Ibrahim Maalouf voulait "une musique qui symbolise le voyage" pour "La Vache"

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Europe 1
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Compositeur de la bande-originale de "La Vache", sorti en salles mercredi dernier, le trompettiste était l’invité de David Abiker, samedi matin, dans "C’est arrivé cette semaine". 

C’est "la route, le voyage" qui l’ont inspiré. Invité samedi matin dans C’est arrivé cette semaine de David Abiker, Ibrahim Maalouf s’est confié sur sa participation à la bande originale du film de Mohamed Hamidi, La Vache, dont Europe 1 est partenaire.

Les chemins de l’inspiration.Le célèbre trompettiste franco-libanais a mis en musique ce tendre et drôle road-movie paysan, qui conte le périple de Fatah, un paysan algérien en chemin pour le salon de l’Agriculture, à Paris, où il est invité à présenter sa vache, Jacqueline. Les routes, Ibrahim Maalouf les parcourt souvent au gré de ses tournées. "Je compose toujours quand je suis sur la route, car j’aime bien l’environnement dans lequel on est, le contexte dans lequel on se trouve", glisse-t-il.

Une musique incarnant le voyage. Pour La Vache, "Mohamed [Hamidi] et moi voulions une musique qui symbolise le voyage", indique le compositeur et musicien. Or, "il n’y a rien de tel que la musique gipsy, la musique gitane. C’est ‘hit the road’, on trace sa route", résume-t-il. Et, "en même temps, je suis Libanais, de culture arabe et l’histoire se passe entre l’Algérie et la France", poursuit Ibrahim Maalouf, qui retourne "au Liban très très souvent et garde un attachement très très fort avec le village de [ses] parents". Pour la bande originale, celui qui est né à Beyrouth en 1980, en pleine guerre civile, a donc essayé "de faire une musique gipsy, balkanique, mais avec une touche orientale très importante". Pour cela, il s’est notamment entouré du Haïdouti Orkestar, une fanfare balkano-turque. 

En souvenir du père. Surtout, l’histoire de Fatah, qui rêve plus que tout de remporter le concours du plus beau bovin avec Jacqueline, n’a pas manqué de rappeler à Ibrahim Maalouf, "[son] père, qui était paysan dans la montagne libanaise". Il se souvient : "Quand il est arrivé en France, il n’avait pas un rond, il est parti de rien. Il ne parlait pas un mot de français et il voulait étudier avec Maurice André !", feu trompettiste de légende, professeur au Conservatoire national supérieur de musique de Paris. C’est d’ailleurs aux côtés de son père, Nassim Maalouf, créateur de la trompette microtonale, qu’Ibrahim a appris l’instrument dès l’âge de sept ans. 

Deux paysans, deux ambitions. "Il y avait un truc assez similaire, mais sur le ton de la comédie, entre cette histoire-là et celle de mon père, venu vivre en France, voulant étudier dans le plus grand conservatoire du monde, avec le plus grand soliste du monde", analyse Ibrahim Maalouf. Finalement, participer à ce film était "une manière de parler de mon père, indirectement, à ma façon". 

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