Le juriste et membre du comité Badinter, Antoine Lyon-Caen, qui a remis au gouvernement le rapport sur le code du travail avec Robert Badinter, était l'invité de "C'est arrivé cette semaine", samedi matin, pour parler du projet de loi El Khomri.
Alors que la pétition contre le projet de loi sur le code du travail de la ministre Myriam El Khomri a recueilli plus d'un million de signatures, le juriste Antoine Lyon-Caen, était l'invité d'Emmanuel Faux, samedi matin dans C'est arrivé cette semaine, l'émission habituellement présentée par David Abiker. Le co-auteur de l'ouvrage Le travail et la loi, avec Robert Badinter, est revenu sur le texte et la polémique qu'il suscite.
La troisième partie du texte, dans le viseur. Pour Antoine Lyon-Caen, la méthode du gouvernement "était bonne tant qu'elle comportait les deux premières parties [...] qui ont un esprit plus équilibré" que la troisième partie. Ces deux premières parties du texte visant à simplifier le code du travail ont été préparées à partir du rapport délivré en janvier 2016 par Robert Badinter et de celui de Jean-Denis Combrexelles, explique le juriste.
La troisième partie, elle, "inattendue", est celle qui suscite "les réactions particulièrement animées", "qui irrite le plus les organisations syndicales", développe Antoine Lyon-Caen. "Elle tend, en matière de licenciement, à réduire le rôle du juge", poursuit-il et donne donc une "toute être tonalité" au projet de loi. "Compliquée", obéissant "à des considérations d'opportunités", de façon à montrer que "le droit du travail doit favoriser les entreprises", cette troisième partie devrait faire l'objet d'un "débat public", souligne le juriste.
Un mouvement social "probable". Cependant, pour Antoine Lyon-Caen, malgré les difficultés et la fronde que soulèvent le texte, Myriam El Khomri "a les épaules suffisantes" pour présenter celui-ci devant le conseil des ministres, même si la présentation, qui devait intervenir le 9 mars prochain a été reportée. L'homme qui a déjà rencontré la ministre a plusieurs reprises "femme très énergique" la ministre "découvre aussi les difficultés des grandes questions sociales lorsqu'il y a une houle très dure". Toujours est-il que le juriste estime "probable" qu'un mouvement de contestation sociale puisse s'élever, afin de faire renoncer la ministre du Travail à son projet de loi.
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