Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les évènements qui ont marqué la date du jour.
Nous sommes le 10 janvier 2017, mais en quel 10 janvier partons-nous ?
Le 10 janvier 1920, lorsque la Société des Nations voyait le Jour. C’était une des conséquences importantes de l’entrée en vigueur du maudit traité de Versailles, signé le 19 juin de l’année précédente…
La Société des Nations, la SDN comme on allait se mettre à l’appeler, est une première tentative de concertation des puissances à l’échelle mondiale. Elle avait été imaginée et promue par le président américain Woodrow Wilson, qui en avait fait l’un de ses quatorze points pour le règlement de la Première Guerre mondiale. Finalement, le Congrès américain s’est refusé à ratifier le Traité de Versailles ; ce n’était pas le moindre des paradoxes de cette institution puisque la SDN, que l’État qui se trouvait à son origine ait commencé par s’en abstenir.
Dans l’entre-deux-guerres, plusieurs autres grandes puissances quitteront la SDN : l’URSS, l’Allemagne nazie, le Japon entre autres. Comment vouliez-vous, dans ces conditions, que l’institution nouvelle puisse jouer un rôle efficace ?
La SDN siégeait à Genève ?
En Suisse, en territoire neutre, dans des locaux construits exprès : le Palais des Nations.
Cette amorce, très balbutiante, de gouvernement mondial, préfiguration de l’ONU, est fondamentale dans la mesure où elle témoignent d’un changement radical dans la philosophie diplomatique ; on y envisage déjà de dépasser les vieux antagonismes nationalistes.
Du reste, la SDN aura eu davantage de succès qu’on ne le dit, ne serait-ce que dans la décennie 1920. Par la suite, elle n’était pas de taille à s’opposer à ce qui se tramait ; c’est Mussolini qui a dit : "La Société des Nations est efficace quand les moineaux piaillent, plus du tout quand les aigles attaquent".