1:52
  • Copié
SAISON 2015 - 2016

Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les événements qui ont marqué la date du jour.

A quel 11 février vous a déposé votre machine à remonter le temps ? 

Le 11 février 1950, le jour de l’entrée en vigueur du SMIG, c’est-à-dire le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti. Il s’agit donc, comme son nom l’indique, du salaire plancher pour employer quelqu’un. 

Pourquoi est-il crée à ce moment-là, Franck ?

Afin de tenter d’accélérer la reprise et de ne pas sombrer dans la misère totale. Nous sommes juste au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la France est à genoux, en ruines… On n’arrête plus l’inflation, il devient notamment difficile de se loger. Les tickets de rationnement viennent seulement d’être supprimés. Or la Constitution de 1946 garantit "la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs?" Dans les faits, on en en est loin ! Le SMIG est une manière de pousser un peu à la hausse le pouvoir d’achat. Il a été déterminé en fonction d’un budget type - les dépenses d’un ménage moyen. De quoi vivre : se loger et manger à sa faim, avec un léger reliquat...

A combien s’élevait-il en 1950 ?

A 78 centimes de l’heure à Paris, un peu moins en province. Ce salaire minimum va augmenter petit à petit. Il est d’abord indexé sur l’inflation, puis sur la hausse du salaire moyen, en 1970.

Et depuis quand dit-on SMIC et non plus SMIG ?

Depuis cette même année 1970. Le SMIG devient le SMIC, le salaire minimum interprofessionnel de croissance - joli nom technocratique. Il s’agit cette fois d’aider le salaire minimum à rattraper le salaire moyen en l’augmentant chaque année. Aujourd’hui, il est de 9,67 euros de l’heure. Mais ça, c’est une autre histoire…