Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les événements qui ont marqué la date du jour.
A quel 9 février avez-vous déposé votre machine à remonter le temps, Franck Ferrand ?
Le 9 février 1874, le jour de la mort d’un grand homme capable d'apprivoiser l’histoire, vulgariser cette matière parfois complexe pour la faire aimer de générations entières. C’est un peu mon maître : il s’agit de l’historien Jules Michelet.
Quelle était sa particularité ?
Jules Michelet savait raconter. Plutôt que d’infliger au public une histoire aride et froide, il a su restituer ses connaissances historiques avec style ! Cet enthousiasme, était totalement novateur. Au passage, cette méthode ne lui a pas valu que des amis, chez les historiens notamment. Aujourd’hui encore, d'aucuns nourrissent un certain mépris à son encontre pour avoir fait passer la passion avant tout.
Au détriment de l’exactitude des faits ?
Effectivement, on ne peut pas prendre les écrits de Michelet pour argent comptant, car il n’était pas le maître de la rigueur historique. Mais ce n’est pas en cela qu’il a marqué son temps. Il est indispensable aujourd’hui car comme Alexandre Dumas, son contemporain, ses écrits vous permettent de visiter l’histoire, vous en donnent un aperçu de l'ambiance. Lisez, et faites lire à vos enfants, sa monumentale Histoire de France ou sa superbe Histoire de la révolution.
Jules Michelet meurt ce 9 février 1874 à Hyères, d’une crise cardiaque. Il a d’abord été enterré à Hyères. C’était sa volonté, mais un si grand homme ne pouvait échapper longtemps à des funérailles officielles. Il est désormais au Père-Lachaise représenté sous forme de gisant, avec cette inscription : « L’histoire est une résurrection ».