Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les évènements qui ont marqué la date du jour.
Nous sommes le 12 juin 2017, mais en quel 12 juin partons-nous ?
Le 12 juin 1964, jour du verdict de Rivonia, en Afrique du sud. Ce jour-là, donc, Nelson Mandela est condamné à la prison à vie. Il n’est pas le seul puisque d’autres membres de son parti, le Congrès national africain (ANC), écopent de la même peine.
On accuse Mandela de sabotage ?
Oui. Mais aussi de liens supposés avec le parti communiste, pour rappel nous sommes en pleine guerre froide. L’ANC, le parti de Mandela, se bat alors contre l’apartheid. Au début partisan de la non-violence, Mandela s’est finalement rendu compte que rien n’évoluait. Et ses actions ont fini par inclure le sabotage qui, selon lui, "n’entraîne aucune perte en vie humaine et ménage les meilleures chances aux relations interraciales". Les cibles sont symboliques : les bureaux du passeport intérieur, un document obligatoire pour les Noirs d’Afrique du Sud, ou la Cour de justice pour les natifs. Bref, ce qui incarne l’apartheid. En 1961, Mandela réussit à faire voter une grève générale mais le gouvernement la réprimera en envoyant l’armée et la police.
Quand est-il arrêté ?
Le 5 aout 1962, avec l’aide de la CIA. Il faut dire que l’ANC fait partie des organisations classées comme terroristes. Le 9 octobre 63 commence le procès de Rivonia. Etrangement, ce sera pour Mandela une occasion de s’exprimer. Voilà ce qu’il dit lors du procès : "Toute ma vie, je me suis consacré à la lutte pour le peuple africain. J'ai chéri l'idéal d'une société libre et démocratique dans laquelle toutes les personnes vivraient ensemble en harmonie. C'est un idéal pour lequel j'espère vivre et agir. Mais, si besoin est, c'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir". Il évite la peine de mort, mais se voit donc condamner à la perpétuité, ce 12 juin 1964. En 1990, il sera libéré, avant d’être élu président de la République d’Afrique du Sud, en 1994.