Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les évènements qui ont marqué la date du jour.
Nous retrouvons Franck Ferrand, pour notre rendez-vous "Un jour dans l’histoire". Bonjour, Franck.
Bonjour, Samuel, bonjour à tous.
Nous sommes aujourd’hui le 7 juin ; est-ce que cela vous dit quelque-chose ?
Cela me rappelle le 7 juin 1936, jour de signature des accords de Matignon, sous l’égide du nouveau président du Conseil, Léon Blum, chef du Front populaire, issu des urnes un mois plus tôt, le 3 mai.
Evidemment, les accords ont eu pour cadre l’hôtel de Matignon qui, l’année précédente, est devenu le siège de la présidence du Conseil. Il s’agit de la première négociation globale à l’échelle nationale, entre le patronat représenté par la CGPF et le grand syndicat du moment, la CGT.
Les acquis sociaux de ces accords sont importants pour les salariés qui, désormais seront représentés par des délégués, et qui obtiennent la liberté d’exercice du droit syndical ; par ailleurs les salaires sont augmentés de 7 à 15 % selon les cas.
Ce que l’on retient des avancées sociales du printemps 1936, généralement, ce sont les congés payés et la semaine de 40 heures.
En effet. Ces deux réformes seront intégrées aux lois des 11 et 12 juin 1936 ; or, seule la réduction du temps de travail était inscrite au programme de la CGT. La semaine de 40 heures a donc marqué les consciences, mais moins que les 15 jours de congés payés qui, en soi, constituent une petite révolution.
S’il fallait – de manière moins symbolique, mais plus fondamentale – retenir une chose des Accords de Matignon, ce serait plutôt l’instauration de conventions collectives par branche –conventions collectives deviendront la norme en France jusqu’à la remise en question actuelle ; cette sectorisation des négociations sociales va dont marquer, pour huit décennies, tout le système salarial du pays.
Franck, on vous retrouve, tout à l’heure à 14 heures, pour 90 minutes "au cœur de l’histoire"