Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les évènements qui ont marqué la date du jour.
Nous sommes aujourd’hui le 14 septembre ; est-ce que cela vous dit quelque-chose ?
Oui, le 14 septembre de l’an 786. Je vous emmène à Bagdad, pas la ville dévastée que l’on connait aujourd’hui, mais celle qui est en passe de devenir celle des Mille et une Nuits. Avec ses palais et ses jardins magnifiques. Ce jour-là, il y a donc un peu plus de 1200 ans, accédait au pouvoir un certain Haroun al-Rachid, fils du Calife en personne et d’une esclave yéménite affranchie.
Calife, c’est-à-dire qu’il est chef des musulmans…
Oui ! Sauf ceux d’Espagne. Mais il représente une des plus hautes autorités de l’époque. Disons qu’il est une peu l’homologue de Charlemagne à la même période. Du reste, il établit des relations fortes avec lui. Haroun al-Rachid, le cinquième calife de la dynastie abbasside, est arrivé au pouvoir au moment de l’Âge d’or de l’empire islamique ; mais c’est aussi sous son règne que va s’amorcer le déclin.
Pourquoi est-il resté célèbre dans l’Histoire ?
Sans doute à cause des légendes qui tournent depuis des siècles autour de sa personne, au point qu’on ait du mal à démêler le vrai du faux. On sait que ce n’était pas un tendre : il faisait égorger et torturer facilement. Mais à l’époque, ça n’a rien d’inhabituel. Surtout, son règne se situe à un carrefour : il doit faire face à des difficultés territoriales, économiques, ainsi qu’à des tensions sociales extrêmement fortes. Il se débrouille tant bien que mal avec tout cela. Enfin son règne a marqué pour ses avancées techniques. Grâce aux Chinois, les Abbasides ont maîtrisé la confection du papier. C’est sous le règne d’Haroun Al-Rachid que la première fabrique a été installée. Mais ça, c’est une autre histoire.