Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les évènements qui ont marqué la date du jour.
Nous sommes le 2 septembre 2016 mais en quel 2 septembre partons-nous ?
Le 2 septembre 1939, ce jour terrible où le pays basculait dans la guerre. L’ordre de mobilisation avait été décrété par le président Lebrun, la veille au soir.
Cela faisait pas mal de temps que l’orage couvait.
Oui, des années. Certains vous diraient même : depuis la signature du traité de Versailles, 20 ans plus tôt ! Pour rappel, la chronologie de 1939 : dès juillet-août, il paraît évident que Hitler s’apprête à envahir la Pologne, alliée de la France et du Royaume-Uni. Le 23, l’armée française prépare une réaction, notamment aérienne ; la mobilisation partielle est décrétée le lendemain. Le 26, le gouvernement par la voix de son chef, Edouard Daladier, avertit l’Allemagne que, dans le cas où la frontière polonaise serait violée, la France "tiendrait ses engagements". Or, le 1er septembre, Hitler envahit la Pologne. En face, c’est donc la mobilisation générale, avant que le 3 septembre, la France, le Royaume-Uni, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ne déclarent la guerre à l’Allemagne.
Et pourtant, plusieurs mois durant, la guerre va rester un peu théorique.
Ce sera en effet, la "drôle de guerre" ; une veille d’armes de huit mois, avec de maigres offensives côté français, notamment en Sarre, et des ripostes mineures côté allemand. Hitler, en octobre, s’offre le luxe de proposer une paix, qui sera naturellement refusée. Avec cette période étrange, il faudra attendre l’offensive des Allemands, le 10 mai 1940, pour sortir de la "drôle de guerre". Il est d’autant plus étonnant que l’armée française n’ait pas vraiment mis ce délai à profit pour se préparer à la terrible et sanglante campagne de France.