Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les évènements qui ont marqué la date du jour.
Nous sommes le 26 juin 2017, mais en quel 26 juin partons-nous ?
Le 26 juin 1963 à Berlin, où vient d’atterrir Air Force One, avec à son bord le président des États-Unis : John Fitzgerald Kennedy ! A l’époque, cela fait presque deux ans qu’un mur a été bâti par le Bloc de l’Est entre la partie orientale et la partie occidentale de Berlin. Et Kennedy est bien décidé à marquer le coup !
Il ne va pas tarder à prononcer une phrase restée célèbre.
Depuis le balcon de l’hôtel de ville de Schönberg où siège la municipalité de Berlin Ouest, le Président fait la déclaration suivante : "Il y a deux mille ans, la plus grande marque d’orgueil était de dire civis romanus sum ("Je suis citoyen romain"). Aujourd'hui, dans le monde libre, la plus grande marque d’orgueil est de dire "Ich bin ein Berliner". Tous les hommes libres, où qu'ils vivent, sont des citoyens de Berlin. Par conséquent, en tant qu'homme libre, je suis fier de prononcer ces mots : "Ich bin ein Berliner!".
Belle idée que de s’exprimer ainsi en Allemand.
Une idée qui, pour la petite histoire, est peut-être venue aux Américains lorsqu’ils ont entendu, neuf mois plus tôt, le président français, Charles de Gaulle, prononcer avec force une courte allocution dans la langue de Goethe. Du reste, vous savez peut-être qu’en Allemand, cette formule n’est pas tout à fait, tout à fait correcte ; Kennedy, pour vraiment bien faire, aurait dû dire : "Ich bin Berliner", "je suis Berlinois" ; car "Ich bin ein Berliner", cela voudrait plutôt dire : "je suis un Berliner" c’est-à-dire un beignet. Peu importe : l’impact de la déclaration sera énorme, dans le monde entier et pour longtemps. Cela n’a pas suffi, tout de même, à conclure la "guerre froide".