Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les événements qui ont marqué la date du jour.
Nous retrouvons Franck Ferrand, "Aujourd’hui dans l’Histoire". Bonjour, Franck.
Bonjour, Raphaëlle.
Quel 27 février avez-vous choisi de nous rappeler ?
Le 27 février 1913, Raphaëlle. Il s’agit du dernier jour du procès de la célèbre Bande à Bonnot ! Bonnot d’ailleurs n’assiste pas au procès - et pour cause : il est mort, lors d’un échange de coups de feu avec des policiers, l’année précédente.
Mais qui juge-t-on, alors ?
Tous les survivants. Et certains complices du deuxième cercle, si l’on peut dire. A la barre, on compte : Callemin, Dieudonné, Carouy, Victor Serge, j’en passe. On les accuse de meurtres pour certains et, pour d’autres, de braquages.
Qui sont-ils, Franck, ces membres de la bande à Bonnot ?
Ce sont des anarchistes-cambrioleurs, si vous voulez. Des adeptes de ce qu’on appelle, à l’époque, "l’illégalisme" : une école de pensée politique qui prône le vol, le braquage, le cambriolage des bourgeois, des hommes riches ou des patrons comme un moyen de faire advenir la Révolution ! Autant dire une forme de banditisme à caution idéologique.
Et le chef, ce Bonnot, qui est-il ?
C’est un anarchiste, Jules Bonnot. Il est né dans le Doubs, au sein d’une famille modeste ; et dès son adolescence, il s’est opposé frontalement à l’autorité. Au début des années 1900, il est au chômage et se lance dans les braquages. A Lyon, à partir de 1910, il rencontre d’autres anarchistes : la bande à Bonnot est née ! En 1911 et 1912, ils vont multiplier les braquages et utiliseront, pour s’enfuir, des automobiles ! A l’époque, c’est nouveau, et la police, à cheval ou à vélo, est distancée à tous les coups. Finalement, Bonnot tué, les différents membres seront arrêtés. Le 3 février s’ouvre le procès qui s’achève donc ce 27 février. Quatre sont condamnés à mort, les autres aux travaux forcés. Bonnot survit dans les esprits : encore en mai 68, une salle de la Sorbonne devait être provisoirement baptisée salle Jules Bonnot – on en parlera pour le cinquantenaire.
Franck, on vous retrouve tout à l’heure à 14 heures, sur Europe1.
Nous nous immiscerons dans le quotidien d’Hitler au Berghof.