Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les événements qui ont marqué la date du jour.
Nous sommes aujourd’hui le 29 décembre : est-ce que cela vous dit quelque-chose ?
Cela me rappelle le 29 décembre 1170. Ce jour-là, quatre chevaliers entrent dans la cathédrale de Canterbury. Ils sont venus tuer l’archevêque, Thomas Becket.
Pourquoi lui en veulent-ils à ce point ?
C’est une vieille histoire. Après des études à Londres et à Paris, Thomas est devenu clerc assez rapidement. Il grimpe très vite les échelons du pouvoir et en 1154, il est fait archidiacre et chancelier par le roi Henri II d’Angleterre. Il est même militaire et se bat avec courage sur les champs de bataille ! Enfin, en 1162, c’est la consécration, il est nommé archevêque de Canterbury. C’est un poste très prestigieux.
C’est à ce moment-là que les choses tournent mal en général…
On ne peut rien vous cacher. Thomas Becket compte bien honorer sa charge et cela implique de s’opposer au roi, Henri II, qui empiète sur les droits de l’Eglise. Il refuse également que le frère du roi, Guillaume Plantagenet épouse Isabelle de Warenne pour consanguinité. Le roi fait condamner Thomas pour son opposition. Ce dernier se défend d’abord mais doit vite se réfugier en France pour fuir le royal courroux. Le pape tente de réconcilier les deux parties, mais en vain. Finalement, Henri II est menacé d’excommunication, il n’a plus le choix et accepte le retour de Thomas qui rentre à Canterbury début décembre. Mais incidemment le roi, comme s’il pensait tout haut si vous voulez, lâche devant sa cour : "N’y aura-t-il personne pour me débarrasser de ce prêtre turbulent ?". Le message est bien passé. Quatre de ses chevaliers n’attendent pas un ordre plus officiel et se rendent en la cathédrale de Canterbury. Ils veulent d’abord sortir Thomas de l’Eglise, mais il résiste. Ils dégainent donc leurs épées sur place et le tuent là. Il s’écroule devant l’autel, assassiné. Il deviendra un martyr et un saint.