Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les évènements qui ont marqué la date du jour.
Nous sommes le 7 mars 2017, mais en quel 7 mars partons-nous ?
Le 7 mars 1995, à Bora-Bora, le jour de la mort de Paul-Emile Victor. Son corps sera immergé au large, selon ses dernières volontés, avec les hommages de la Marine nationale. Enfin, "la mort", c’est aller un peu vite ; Paul-Emile Victor disait lui-même : "Les vieux aventuriers ne meurent pas, ils disparaissent, ils s'évanouissent".
Paul-Emile Victor était devenu la figure-type de l’aventurier ?
C’est vrai. Lui qui pourtant, au départ, pas destiné à explorer les pôles. Il est né à Genève et a passé son enfance dans le Jura ! Son père possédait une fabrique de pipes à Saint-Claude. On est loin des vastes horizons !
Quel va être le déclencheur ?
Les livres, d’abord, qui vont ouvrir l’esprit du jeune Paul-Emile aux aventures extraordinaires. Et puis le service militaire, qu’il effectue dans la Marine nationale, après avoir navigué, il est vrai, dans la marine marchande. Lui qui s’attendait à des voyages incroyables tout autour du globe, il est scotché à Toulon, puis à Cherbourg. Bref, c’est un rendez-vous manqué. Ce qui va décider de l’incroyable carrière de Paul-Emile Victor (PEV comme l’appellent ceux qui se réclament de lui), c’est une rencontre, comme souvent. Le jeune homme croise en effet la route du célèbre commandant Charcot. En 1934, Paul-Emile embarque alors sur le Pourquoi pas ? Le navire d’exploration de Charcot. Et passe une année auprès des Eskimos. Et publie des articles, et donne des conférences. Il créera, en 1947, les Expéditions polaires françaises, les "Expés", une structure chargée d’organiser ses grands voyages d’étude. Il en mènera 17, installera des bases sur le continent Antarctique. Et puis, à la fin des années 70, se retirera en Polynésie, où il meurt donc ce 7 mars 95. On peut dire qu’il aura marqué son temps et nous aura fait connaître les Inuits. Ce qui, en soi, est une autre histoire…