Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les évènements qui ont marqué la date du jour.
Bonjour Franck, Nous sommes aujourd’hui le 8 mars ; est-ce que cela vous dit quelque-chose ?
Cela me rappelle le 8 mars 1974. Nous sommes à 22 kms au nord de Paris et le premier ministre, Pierre Messmer, s’est déplacé pour inaugurer un aéroport tout neuf, Roissy-Charles-de-Gaulle. Il était temps. Les deux autres aéroports parisiens, Orly et Le Bourget étaient complètement saturés.
Qu’y avait-il à cet emplacement, Franck ?
Une immense zone agricole. C’est d’ailleurs pourquoi on a choisi ce terrain. Sur les 3.000 hectares nécessaires, il n’y pratiquement pas de constructions à détruire, si ce n’est quelques bâtiments de ferme. Cela ne veut pas dire que le projet ait été accepté tout de suite par les populations alentour ! Loin de là ! Une vive polémique oppose alors les pro et les anti. Mais on n’est loin tout de même des proportions prises par l’affaire Notre-Dame-des-Landes.
En combien de temps est-il sorti de terre ?
Il a fallu huit ans de travaux pour le construire. C’est un jeune architecte d’une trentaine d’années, Paul Andreu, qui a conçu l’aérogare un peu à l’image d’une étoile – ou d’une pieuvre ! Il est constitué d’un bâtiment central d’où partent huit bras, huit satellites avec à leur extrémité des salles d’embarquement. La mise en service officielle de l’aéroport commence cinq jours plus tard, le 13 mars, et c’est un Boeing 747 de la TWA en provenance de New-York qui se pose le premier sur le tarmac de Roissy-Charles de Gaulle.
C’est un événement très suivi ?
Bien sûr. Cet aéroport est à l’époque une fierté française, à la pointe de la technologie ! Et c’est aussi un écrin pour Concorde ! Ce 8 mars 74 d’ailleurs, un prototype aux couleurs d’Air France est présent, superbe, posé sur le tarmac. C’est aussi en décollant de Charles-de-Gaulle qu’en juillet 2000 Concorde connaîtra un terrible accident.