Alors que les écologistes, comme leur nom l'indique, capitalise sur les thèmes environnementaux, la droite française et la macronie peinent à s'emparer de ces sujets.
Après Emmanuel Macron qui les avait comparés à des Amish restés à l’âge de la lampe à huile, c’est Nicolas Sarkozy qui s’en est pris hier aux étranges idées des nouveaux maires écolos. Et quand Nicolas Sarkozy se défoule devant un auditoire, en l’occurrence devant les professionnels de l’immobilier réunis au Marché international des professionnels de l'immobilier, il en fait des tonnes. Si on écoutait les écolos, a-t-il expliqué, on ne pourrait plus de nos jours construire la Tour Eiffel parce qu’une "association qui défend les crapauds oranges à pois bleus nous en empêcherait". Succès garanti dans la salle.
Objectif : décrédibiliser les écolos
Et bien sûr, en tant que fan de vélo, il a défendu le Tour de France. Tout cela a un objectif : décrédibiliser les écolos, les renvoyer au ridicule de leurs propositions. Pourtant, au-delà du bon mot, je ne suis pas sûr que ce soit très productif sur le plan politique. Pourquoi ? Parce que ridiculiser, ce n’est pas proposer. C’est devenu une évidence pour tout le monde, à gauche comme à droite, les sujets liés à l’environnement doivent s’intégrer dans les programmes politiques. Or la droite, tout autant que la macronie, a un problème avec l’écologie.
Les écolos ont préempté la marque "Environnement"
Un ministre me disait récemment qu’au sein de la majorité, on est en train de prendre conscience que tout le travail réalisé pendant la législature, toutes les lois votées sur le thème de l’environnement n’impriment pas dans l’opinion. Les déboires des ministres Hulot et de Rugy n’ont pas aidé, bien sûr. Mais au-delà de ces turpitudes, et pour faire simple, les écolos comme leur nom l’indique ont capté le sujet écolo, ils ont préempté la marque "Environnement". Les autres formations politiques courent après, comme elles peuvent. Par exemple en attaquant en règle les projets des maires écolos...
Sauf que dans toutes ces polémiques, on retient les "punchlines", pas le fond. Il y a même plus ennuyeux. Regardez l’affaire du Tour de France, soi-disant machiste et polluant. On ne compte plus le nombre de débats que cela a suscité, autant d’occasions pour les adversaires du Tour de faire avancer, insidieusement, leur cause. C’est une vieille technique politique : vous installez un débat, et tout le monde doit se positionner par rapport à vous. Alors, bien sûr, les premières victimes politiques de ces excès, ce sont les écolos d’Europe-Ecologie qui aspirent à gouverner un jour. Ils ne sont pas tous dans ce cas, mais pour eux, voir le débat vrillé par des sujets comme l’arbre mort de Noël, c’est beaucoup de perte de temps.
Les autres victimes, ce sont les partis de droite et La République en Marche qui ne parviennent toujours pas à donner le tempo écolo. C’est l’exploit réalisé par les apôtres de la décroissance et de l’écologie punitive : ils ont inventé le jeu à somme négative. Leurs idées nuisent à leurs petits camarades et ne profitent pas aux autres. Chapeau, les petits nouveaux.