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Chaque matin, Nicolas Beytout analyse l'actualité politique et nous livre son opinion. Ce lundi, il s'intéresse à l'omniprésence des personnalités politiques de droite dans les médias en perspective de 2022.

Interview d’Édouard Philippe dans le JDD et de Rachida Dati dans Le Parisien, le week-end a été riche en prises de paroles. Et tout ça, selon Nicolas Beytout, n’est pas fortuit.

Non, pas anodin du tout. Ce déconfinement de la parole politique à droite et au centre correspond à une véritable stratégie pour chacun de ceux qui s’expriment. Et cela, bien sûr, dans la perspective de l’élection présidentielle de 2022. À droite, ils sont deux à s’être publiquement déclarés et à être constamment présents dans le débat. Le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand qui occupe un positionnement très critique vis-à-vis d’Emmanuel Macron. Xavier Bertrand n’est plus membre du parti Les Républicains, et la raison pour laquelle il est parti si tôt dans la course, c’est qu’il doit relever un défi : devenir le candidat officiel d’un parti qui n’est plus le sien. Il doit donc démontrer que sur le segment de la droite, il est incontournable. Il a face à lui Bruno Retailleau, très actif lui aussi. Son défi est inverse de celui de Xavier Bertrand puisqu’il est membre éminent des Républicains et patron des sénateurs de ce parti. Il doit délégitimer ou éliminer de la course à l’Élysée ceux qui n’en sont pas, d’où sa défense mordicus du principe de primaires.

Ce week-end, de nouveaux arrivants sont entrés dans le jeu.

Alors attention, ni Rachida Dati, ni Edouard Philippe ne sont à ce jour candidats à la présidentielle. Rachida Dati soutient désormais Xavier Bertrand. Mais, à la toute fin de l’interview qu’elle a accordée ce dimanche au Parisien, elle botte en touche à la question sur sa candidature en affirmant que "la droite sera à l’Élysée". Une façon d’éviter de répondre par la négative.

Et Edouard Philippe ?

Il n’est pas candidat. Mais il est là, et bien là. Depuis son éviction de Matignon en juillet dernier, il gère au millimètre ses apparitions, travaillant sa popularité au travers d’une existence médiatique très maîtrisée. Il se montre avec Emmanuel Macron, avec Jean Castex, rencontre avec des amis politiques (comme le maire d’Angers), avec des patrons internationaux, pour tenir au chaud un réseau, audition devant la commission d’enquête parlementaire sur le Covid pour défendre son bilan. À ce jour, Édouard Philippe ne sera pas candidat contre Emmanuel Macron, mais il arrive que des présidents sortants ne puissent pas se représenter.

Dans son interview, il annonce une campagne massive de tests gratuits au Havre.

Exactement comme vient de le faire un certain Laurent Wauquiez, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui est en train à son tour de sortir d’une période de diète médiatique pour se relancer aux prochaines élections régionales et plus si affinité.

Avec des chances ?

Sur le papier, non, pas plus pour lui que pour les autres candidats de droite, si on en croit les sondages qui nous vendent constamment l’inexorable duel Le Pen-Macron au deuxième tour. Mais tous connaissent leur histoire de la Ve République. Tous savent que les scénarios écrits d’avance ne se réalisent jamais.