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Chaque matin, Nicolas Beytout analyse l'actualité politique et nous livre son opinion. Ce lundi, il s'intéresse à l'échec de la stratégie d'Emmanuel Macron pour les régionales. Malgré le record de ministres candidats ou le tour de France pour rencontrer les Français, les résultats de la majorité sont une contre-performance. LREM ne pourra nulle part prétendre être la force politique qui fait basculer la région dans un sens ou dans l’autre.

Selon Nicolas Beytout, le premier tour des élections régionales est une mauvaise affaire pour Emmanuel Macron.

Il ne pourra probablement tirer aucun enseignement rassurant de ce dimanche électoral. D’abord parce que les candidats qui portaient ses couleurs de La République en Marche ont tous fait une contre-performance, en particulier dans les régions où il avait dépêché une brochette de ministres pour déstabiliser un potentiel rival en 2022. On pense bien sûr à Xavier Bertrand dans les Hauts-de-France ou à Valérie Pécresse en Ile-de-France. Avec ses scores médiocres, très médiocres même, LREM ne pourra nulle part prétendre être la force politique qui fait basculer la région dans un sens ou dans l’autre. Or c’était bien la stratégie d’Emmanuel Macron.

En fait, les présidents de région sortants ont tous fait des scores énormes.

Qui leur permettent justement de se passer de l’influence des troupes d’Emmanuel Macron. Et comme il n’y avait aucun sortant En Marche parmi les présidents de région, la messe a été vite dite. Et rien n’a pu empêcher ça. Par exemple, le choix du Président de la République de "nationaliser" l’élection, de changer la dimension du vote, ça avait pour but entre autres de compenser l’absence de figure locale. Raté ; les voyages officiels du chef de l’État dans les régions, jusqu’à l’avant-veille du scrutin, ça n’a pas fait bouger les lignes.

À élections régionales, enjeux régionaux ?

Oui, à élection locale, enjeux locaux. Mais évidemment, les scores mirobolants d’un Xavier Bertrand ou de Laurent Wauquiez vont créer une dynamique. Pas dans le vide, non, mais au niveau national, dans la perspective de 2022. Donc élection locale, gagnée localement, mais qui ouvre une porte sur le national. Et bien sûr, ce sera la même chose pour Marine Le Pen, mais en sens inverse.

Le mauvais score du Rassemblement national aura une conséquence nationale ?

Sans aucun doute. Une élection présidentielle, c’est une course, c’est un mouvement. La sévère contre-performance de Marine Le Pen porte un coup à sa conquête de l’Elysée. C’est certainement provisoire, mais ça doit être assez déstabilisant pour elle. Et parallèlement, ça redonne du crédit à tous ceux qui pensent pouvoir troubler ce duel si souvent annoncé entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, au second tour en 2022. Le vote de ce dimanche montre que la droite Les Républicains reste et de loin le premier parti de France, et que, s’il parvient à se choisir un leader, il peut venir troubler ce jeu. On dit toujours qu’aucune élection présidentielle ne s’est jamais déroulée comme on le pensait un an auparavant et que la course à l’Élysée réserve toujours de grosses surprises. La première de ces surprises vient peut-être de se produire ce dimanche.