Nicolas Barré, mercredi dans son "Edito éco" sur Europe 1, est revenu sur la crise écomique et sociale à Airbus.
Enorme trou d’air chez Airbus qui paie très cher la crise du Covid. L’avionneur européen annonce le plus grand plan de réduction d’effectifs de son histoire. Airbus va en effet supprimer 15.000 emplois dont 5.000 en France. Le choc est profond. Comme Boeing, il est confronté à une chute brutale des commandes, brutale mais qui apparaît surtout durable, c’est ce qu’a indiqué son PDG Guillaume Faury.
La demande d’avions de ligne va rester longtemps inférieure à ce qu’elle était avant la crise, Airbus ne prévoit pas de retour à la normale avant 2023 au plus tôt voire 2025. Notamment sur le segment des gros porteurs, le plus touché par l’effondrement du trafic international de passagers et la faillite de nombreuses compagnies aériennes dans le monde.
Le chômage partiel va se transformer en chômage tout court pour certains salariés. Nous le disons depuis le début de cette crise : le vrai choc social est devant nous. Les mesures de chômage partiel ont permis d’encaisser le choc mais lorsque les carnets de commande restent durablement bas, il arrive un moment où il n’y a plus d’autre choix que de réduire les capacités de production.
Airbus, qui emploie 140.000 personnes dans le monde, va éviter autant que possible les départs contraints. Il a une pyramide des âges assez élevée, il y aura beaucoup de départs en retraite. Cela dit l’onde de choc frappe toute la filière aéronautique et ses milliers de sous-traitants. L’Etat a prévu des mesures de chômage partiel de longue durée, jusqu’à deux ans : c’est crucial pour maintenir les compétences. Mais on le voit, même ces mesures ont leurs limites.