La crise sanitaire, le risque épidémique, les confinements et la démobilité ont un impact considérable sur la fréquentations des transports urbains. Daniel Fortin fait le point sur une question d'actualité économique.
Le confinement a officiellement commencé ce jeudi à minuit . Avec lui, ce sont les déplacements qui vont se raréfier. Pour les opérateurs de transports, c’est l’angoisse car la fréquentation des trains ou des métros est en chute libre.
Les chiffres sont impressionnants. Malgré la reprise économique de l’été, le métro parisien n’a par exemple retrouvé que 60 à 70 % de son trafic normal. Dans les trains régionaux, les fameux TER, il manque toujours 25 % des voyageurs en moyenne. En région parisienne, le transilien en est à 30 % de client en moins. Ça, c’était avant le reconfinement annoncé par le gouvernement a minima jusqu’au 1er décembre. C’est dire si les chiffres vont encore plonger. Alors rien de plus normal puisque l’on incite les gens à rester chez eux y compris pour travailler mais la SNCF comme la RATP se demandent si le mouvement n’est pas plus profond.
Vous voulez dire que les voyageurs vont se détourner durablement des transports en commun ?
C’est en effet une tendance qui est désormais à l’étude chez tous les experts du transport. Ils ont même inventé un mot pour la qualifier, la démobilité, c’est l’idée que les citoyens ont découvert d’autres formes de déplacement comme le vélo pour les courts trajets. D’autres ont redécouvert les charmes de la voiture, le trafic automobile avait retrouvé ces dernières semaine son niveau d’avant Covid. Et tout cela pour une raison très simple, en vélo ou en voiture, on est seul ou accompagné de personnes choisies. Il n’y a plus de risque donc, de se contaminer comme c’est le cas dans les transports bondés. Le choc psychologique créé par le Coronavirus risque d’ancrer cette méfiance envers le train ou le métro pour longtemps.
Mais que faire pour convaincre les voyageurs de revenir ?
Sur le papier, c’est simple. Il faut investir pour augmenter les capacités des trains ou des métros et éviter les foules des heures de pointe qui font peur aujourd’hui aux voyageurs. C’est ce qu’ont commencé à faire les transporteurs mais qui dit moins de clients dit moins de recettes donc ils risquent de manquer d’argent pour le faire. C’est un vrai casse-tête pour eux mais aussi pour les régions qui financent les transports. Qui devra payer les pots cassés ? C’est tout l’objet des discussions qui vont s’engager dans les prochaines semaines.
Daniel Fortin remplace Nicolas Barré ce vendredi 30 octobre 2020.