Les prévisionnistes de la Commission européenne ont revu leurs calculs et, selon eux, il faudra attendre 2023 pour que l’économie retrouve son niveau de 2019, d’avant la crise du virus. L’activité devrait se redresser de 4,2% seulement l’an prochain puis de 3% en 2022. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.
Comment se portera l’économie en 2021 ? Au-delà du brouillard immédiat, on commence à voir se dessiner des tendances.
Les prévisionnistes de la Commission européenne ont revu leurs calculs et, selon eux, il faudra attendre 2023 pour que l’économie retrouve son niveau de 2019, d’avant la crise du virus. C’est dire si ce microorganisme aura eu des méga-conséquences. L’économie aura perdu quatre ans. Mais surtout, le scénario auquel on pouvait croire jusqu’ici ne tient plus. On espérait une reprise en V, c’est-à-dire un très fort rebond l’an prochain après une très forte récession cette année.
Et ce ne sera pas le cas ?
Non, après une chute de 7,8% de l’activité économique en 2020 dans la zone euro, les experts de Bruxelles n’anticipent plus du tout un rebond aussi rapide. L’activité devrait se redresser de 4,2% seulement l’an prochain puis de 3% en 2022. Voilà pourquoi il faudra attendre 2023 pour effacer les pertes économiques du Covid. Pourquoi cette reprise plus lente que prévu ? À cause de la deuxième vague. On avait espéré que cette crise serait un "one shot", et voilà que l’on prend un deuxième coup sur la tête. Nous mettrons donc forcément plus long de temps à nous en remettre. Nicolas Barré tient à apporter quand même un bémol : les experts de Bruxelles prévoient un scénario un peu meilleur que la moyenne européenne pour la France. Notre économie a plus souffert cette année mais du coup elle devrait rebondir davantage l’an prochain avec une croissance de 5,8%. On se console comme on peut.
Ce scénario économique renforce l’urgence du plan de relance européen. Malheureusement, ça n’avance pas.
Oui ou alors très doucement. Ce jeudi, les organisations patronales des plus grands pays européens comme le Medef français, le BDI allemand et la Confindustria italienne ont lancé un appel pour que ce plan de relance soit lancé d’urgence. Car on assiste depuis des semaines à un bras de fer entre le Conseil européen, qui réunit les Etats-membres, et le Parlement. Ce dernier exige que les pays qui ne respectent pas l’état de droit n’aient pas de financements européens. Les députés européens visent la Pologne et la Hongrie. Et donc ils bloquaient jusqu’à présent le plan de relance tant que cette condition n’était pas gravée dans le marbre. Un compromis a été enfin trouvé ce jeudi. Il va permettre d’avancer pour mettre en œuvre ce plan de relance européen. La France en attend 40 milliards et nous en avons bien besoin.