La relance économique est au coeur des programmes des candidats à la Maison-Blanche. C'est un enjeu essentiel pour les États-Unis et l'un des grands défis de celui qui dirigera le pays ces prochaines années. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.
L’un des grands défis de ce nouveau mandat, au-delà de la maîtrise de la pandémie, va être le redressement de l’économie américaine qui risque une rechute à court terme.
C’est le sujet qui a dominé les discussions au Congrès au cours des dernières semaines de campagne. Républicains et Démocrates n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur un nouveau plan de soutien de l’économie. C’est d’ailleurs une des raisons de la chute de Wall Street ces derniers jours. Lors de la première vague du virus, on se souvient que le Congrès avait voté un premier plan de relance de 2.200 milliards de dollars. Un plan qui s’est traduit notamment, c’était le côté le plus visible, par des chèques envoyés directement aux foyers américains pour soutenir la consommation. Et puis il y avait surtout des aides aux entreprises pour les aider à payer les salaires et à éviter, comme on l’a fait en Europe, un effondrement de l’économie.
Ça a marché ?
Oui, l’économie a tenu, elle a même rebondi de 7,4% au troisième trimestre, le marché du travail a commencé à se reprendre. Le problème, c’est que beaucoup d’aides prévues dans ce plan de soutien arrivent à échéance à la fin de l’année. Et que sans de nouvelles mesures, l’économie américaine risque de replonger. D’où la nécessité d’un nouveau plan qui, pour être efficace, devrait être voté très vite. Il est question d’une enveloppe comprise entre 1.600 et 2.000 milliards de dollars. Le résultat de l’élection américaine devrait faciliter l’adoption de ces mesures. Il y a urgence car de nombreux secteurs comme le transport aérien ou la restauration sont exsangues. Le plan de soutien devrait aussi comporter des mesures pour reconstruire certaines infrastructures comme des ponts, des routes et même des lignes de chemin de fer, c’est une promesse de campagne de Joe Biden.
L’autre grand dossier économique, ce sont les relations commerciales.
Là-dessus, il ne faut pas se faire trop d’illusions. Donald Trump était un adepte des sanctions à l’égard de la Chine ou de l’Union européenne puisque l’acier, l’aluminium et toute une série d’autres produits comme les spiritueux ont été surtaxés. L’administration américaine, quelle que soit sa couleur, a toutes les chances de se montrer peu coopérative sur ces dossiers. La négociation d’un accord de libre-échange entre les États-Unis et l’Union européenne est toujours sur la table. Mais même sous une présidence plus favorable au dialogue, les Européens doivent s’attendre à un bras de fer. Les États-Unis ont un lourd déficit commercial, cela n’incite pas au compromis.
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