Le think thank Institut Montaigne a chiffré les promesses des candidats à l’élection présidentielle en matière de dépenses publiques.
L'édito éco de Daniel Fortin, rédacteur en chef aux Echos. Bonjour Daniel
Ils jurent tous la main sur le cœur qu’ils vont rapprocher la France de l’équilibre financier et l’Institut Montaigne les a pris au mot en chiffrant les promesses des candidats à l’élection présidentielle en matière de dépenses publiques, vous avez lu ces chiffres quelles leçons en tirez-vous Daniel.
Eh bien que tous promettent beaucoup mais qu’à l’arrivée on est très loin du compte Thomas, c’est d’ailleurs un vieux travers des dirigeants politiques en matière de finances publiques, on surestime toujours les recettes et on sous-estime les dépenses, eh bien là c’est pareil, l’Institut Montaigne a passé au crible les programmes des principaux candidats et on n’en sort pas très rassuré
Alors qui est le plus sincère et qui est le plus fantaisiste Daniel ?
Alors commençons par celui qui promet le plus, c’est François Fillon, il prévoit d’arriver à 100 milliards d’économies par an dès 2022, or Montaigne n’y croit pas et avance plutôt un chiffre de 66 milliards alors pourquoi cette différence, parce que les experts ne croient pas qu’il arrivera à supprimer 500 000 emplois de fonctionnaires comme il le prévoit. Alors pour Emmanuel Macron, c’est encore pire, il annonce 60 milliards d’économies, l’Institut Montaigne n’en retient que la moitié qui sont à ses yeux documentés, Pour Marine Le Pen c’est encore plus simple, il n’y a aucune économie mais au contraire 102 milliards de dépenses supplémentaires et je vous ai gardé le meilleur pour la fin Thomas, le nouveau chouchou des sondages Jean-Luc Mélenchon, 208 milliards de dépenses nouvelles, zéro économie, au moins l’équation est claire
Si on vous suit bien Daniel ça veut dire que ces programmes économiques ne tiennent pas la route
Exactement, ceux de Fillon et Macron sont les plus sérieux mais ils ne sont pas complètement crédibles, ceux de Marine Le Pen et de Mélenchon sont carrément délirants, et je dis délirant parce qu’il faut quand même rappeler quelques chiffres Thomas, en moins de 40 ans, la dette française est passée de 20 % du PIB à presque 100 %, ce sera bientôt intenable et l’étonnant c’est que dans les intentions de vote, 40 % des Français choisissent deux candidats qui nous emmènent dans le mur en klaxonnant.