Ce vendredi, Nicolas Barré s'attarde sur la baisse du prix du pétrole que l'on doit à la crise du Covid-19 et sur les conséquences pour les pays producteurs de "l'or noir".
Vous l’avez certainement remarqué : depuis quelques jours, les prix de l’essence à la pompe baissent, c’est un effet direct de la crise du coronavirus.
Oui et cela va continuer. Car pour la première fois depuis la grande crise financière de 2008, la consommation mondiale de pétrole va baisser au premier trimestre. Le virus chinois, le Covid-19, se transmet à l’économie mondiale par le pétrole : c’est un vecteur immédiatement visible. L’Agence internationale de l’énergie évalue à près d’un demi-million de barils par jour la chute de la demande au premier trimestre.
Les prix suivent la même courbe : le baril est passé de près de 65 dollars début janvier à un peu plus de 50 dollars actuellement. Cela reflète le poids de la Chine qui représente 14% de la consommation mondiale et surtout les trois-quarts de la hausse quand la consommation de pétrole augmente.
Comment réagissent les pays producteurs ?
Dans le désordre. Avant même la crise du coronavirus, les pays de l’Opep et la Russie avaient réduit leur production pour soutenir les cours. L’Arabie Saoudite veut maintenant aller plus loin. Elle réclame une réunion rapide de l’Opep, mais Moscou ne veut pas. La Russie ne veut pas réduire sa production. Elle craint la double peine : une baisse des accélérée de ses recettes en plus de l’impact de la crise en Chine.
N’oublions pas : l’économie russe est de la taille de l’Espagne, le pétrole et le gaz pèsent 30% de cette économie et que les comptes de l’Etat russe sont à l’équilibre quand le pétrole est à 70 dollars. Pour Poutine, le virus chinois est une catastrophe économique. Même si les prix du pétrole baissent, il a besoin de continuer à pomper. C’est un cercle vicieux. La remontée des cours attendra.