Ce mardi, après le saccage du siège parisien Blackrock, Nicolas Barré se demande pourquoi la firme américaine est l'objet de tous les fantasmes ?
Des activistes ont saccagé hier le siège parisien de la firme américaine Blackrock, symbole, selon eux, d’un capitalisme qui détruit la planète.
Oui, on peut dire qu’ils n’ont pas fait dans la retenue. Des bureaux souillés aux cris de "Blackrock assassin", des slogans anti-capitalistes tagués sur les murs, des traces de peinture rouge-sang sur la moquette. Le tout filmé pour être diffusé sur les réseaux sociaux, on n’aime peut-être pas le capitalisme mais on aime bien Facebook et Twitter. Ce n’est pas la première fois que Blackrock est pris à partie par des militants d’extrême gauche mais aussi par une partie de l’opinion qui fantasme sur sa prétendue influence sur la réforme des retraites ou qui s’imagine que Blackrock contribuerait par ses investissements au dérèglement climatique.
Si Blackrock suscite autant de fantasmes, c’est parce que cette firme a une force de frappe financière colossale.
C’est en effet le premier gestionnaire d’actif du monde, il gère 7000 milliards de dollars d’épargne. Ce qu’il faut comprendre, c’est que la plus grande partie de cet argent, plus de 80%, est gérée en répliquant les indices boursiers. Quand Blackrock investit dans des sociétés du CAC 40 par exemple, forcément il achète des actions Total ou Engie, lesquels sont dans le pétrole et le gaz.
Pour ses autres investissements, Blackrock a pris un virage vert : il a décidé de ne plus investir du tout dans le charbon, et d’orienter l’énorme masse d’épargne de ses clients vers des placements plus respectueux de l’environnement. Or c’est justement via des institutions comme Blackrock, vu leur force de frappe financière, que l’on peut faire évoluer les comportements des entreprises. Tout le contraire de ce que croient ceux qui ont envahi ses bureaux hier…