Des places boursières qui plongent, des entreprises qui perdent 50% de leur valeur en trois mois… La crise sanitaire du coronavirus s'est doublée d'un krach boursier considérable qui pourrait toucher les marchés financiers pendant longtemps, comme l'analyse Nicolas Barré dans son édito économique, jeudi matin.
Le Covid-19 n’a pas seulement mis l’économie à l’arrêt : il a provoqué un krach boursier mondial.
On peut le dire : Wall Street a encore plongé mercredi soir, après l’annonce par Donald Trump que le virus pourrait faire 240.000 morts aux Etats-Unis. Et surtout le premier trimestre a été l’un des pires de l’histoire avec un décrochage de plus de 20% à Wall Street et 26,5% à Paris pour le CAC40. Pour mémoire, l’indice boursier parisien avait perdu "seulement" 20%, si l’on peut dire, au dernier trimestre de 2008. La valeur boursière des 40 sociétés du CAC a fondu de 450 milliards d’euros, c’est à peu près l’équivalent des dépenses totales de l’Etat. Des entreprises comme Renault, Airbus ou Société Générale ont perdu plus de 50% de leur valeur en trois mois.
Et il est difficile de dire si ce krach va durer.
Il faut vraiment se méfier. Ce n’est pas parce que l’on aura atteint le pic de l’épidémie que les marchés boursiers vont repartir à la hausse. La seule attitude raisonnable, au fond, c’est de ne pas vendre ses actions pour ne pas encaisser de pertes. C’est donc d’attendre que la tempête se calme. Certaines valeurs ont beaucoup moins perdu que la moyenne : c’est le cas d’Air Liquide, qui va fabriquer des respirateurs à très grande échelle. De Sanofi, le laboratoire pharmaceutique, ou de Carrefour, dont les magasins restent ouverts. Ce qui est certain, c’est que la mise à l’arrêt de l’économie mondiale va se faire sentir longtemps : ceux qui parient sur un rebond une fois le pire de la crise sanitaire passée prennent certainement un risque considérable.