Face à l'épidémie de Coronavirus, on commence à intégrer cette hypothèse d’une récession dans de nombreux pays. Le pays le plus touché est la Chine mais la croissance pourrait être divisée par deux dans la zone euro et tomber sensiblement en dessous de 1% en France.
Le coronavirus va-t-il provoquer une récession mondiale? L’économie, comme l’épidémie, est à un point de bascule.
Ce qui s’est passé la semaine dernière avec une très forte chute des marchés boursiers mondiaux, c’est que l’on commence à intégrer cette hypothèse d’une récession dans de nombreux pays. Ce qui se passe sur les marchés financiers, au passage, aggrave les choses. Rien que la semaine dernière, 5.000 milliards de dollars se sont évaporés, la valeur des portefeuilles boursiers du monde entier a été amputée de cette somme qui représente le PIB du Japon. Ce n’est donc pas rien. Alors récession où ? Le pays le plus touché est la Chine, deuxième économie mondiale. Avant cette épidémie, on attendait 6% de croissance au premier trimestre. Mais compte tenu de la paralysie que l’on observe, beaucoup d’économistes pensent que la croissance est proche de zéro. Et la Chine, c’est 17% de l’économie mondiale mais ce sont surtout des produits qui entrent dans la fabrication d’à peu près tout: les voitures, les appareils électroniques, même beaucoup de médicaments, il y a du "made in China" partout.
On voit bien l’engrenage. L’économie chinoise est à l’arrêt mais le reste du monde aussi est touché.
Il y a un risque de pandémie économique, si l’on peut dire. Car le choc est double. Il y a un choc d’offre, c’est à dire du côté de la production quand les entreprises sont paralysées, que les salariés sont confinés chez eux ou encore que les transports de marchandises sont affectés. Et il y a un choc de demande car on sort moins, on consomme moins et on voyage moins. D’où un risque de récession notamment dans des pays comme l’Italie et l’Allemagne qui n’en étaient déjà pas loin avant l’épidémie. La croissance pourrait être divisée par deux dans la zone euro et tomber sensiblement en dessous de 1% en France. Même si l’épidémie ne devait pas durer, ce que l’on souhaite tous, les pertes économiques, quoi qu’il arrive, sont déjà élevées.