Chaque matin, Daniel Fortin fait le point sur une question d'actualité économique. Mercredi, il se penche sur la plateforme de voitures sans chauffeur annoncée par Elon Musk, le patron de Tesla.
Coup de force ou coup de pub, Elon Musk le patron des voitures électriques haut de gamme Tesla a annoncé mardi le lacement dès l’an prochain d’une plateforme de réservation de véhicules sans chauffeurs, avec l’idée d’en déployer rapidement un million.
Si on est sérieux et un brin conservateur, on est plutôt enclin à ne pas y croire. D'ailleurs aucun constructeur automobile ne promet de voiture sans conducteur en situation réelle. Il y a bien des tests, Uber a fait un essai grandeur nature à Boston, Waymo, une filiale de Google va tester un service de taxis autonomes en Arizona, mais pour l’instant les obstacles techniques sont nombreux. La sécurité n’est pas suffisamment assurée et la loi ne le permet tout simplement pas ni en Europe ni aux États-Unis. Mais on a quand même envie d’y croire un peu car Elon Musk fait partie de ces patrons qui ont un coup d’avance et son idée est quand même assez géniale.
Mais que propose-t-il de si révolutionnaire ?
La première chose, c’est une plateforme de réservation un peu sur le modèle d’Uber, sauf que ce seront des voitures sans chauffeur qui seront proposées. Et l'idée maligne, c’est que les propriétaires de Tesla pourront mettre en location leur propre voiture sur cette plateforme, ce qui leur permettra donc d’en tirer un substantiel revenu.
Mais l’autre révolution, et c’est là qu’Elon Musk sidère la concurrence, c’est qu’il affirme disposer désormais de la technologie qui permet une conduite totalement autonome, c’est ce que l’on appelle le niveau 5, c’est-à-dire qu’il n’y a aucun humain à bord qui soit susceptible de reprendre manuellement la conduite, une frontière qui semblait jusqu'ici hors d'atteinte.
Aux dernières nouvelles elle l’est toujours et cette perspective s’éloigne même de plus en plus. On est plutôt en train d’en rabattre sur leurs ambitions. Carlos Tavarez, par exemple, le patron de PSA Peugeot Citroen a décidé d'abandonner le développement de voitures autonomes au-delà du niveau 3, celui où on peut passer en conduite automatique en certaines circonstances comme sur l’autoroute ou dans les embouteillages, mais en aucun cas d'abandonner totalement le contrôle à une machine. C’est le pari inverse que fait Elon Musk, et on saura rapidement qui aura eu raison.