Valorisée autour de deux milliards d’euros, la major musicale Believe entre en Bourse ce jeudi. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.
C’est un moment clé pour la French tech. L’un des grands succès français, la major musicale Believe entre en Bourse ce jeudi et, déjà, sa valorisation impressionne.
Believe est valorisée autour de 2 milliards d’euros, c’est-à-dire un peu plus que TF1. Believe n’est pas connue du grand public, mais elle l’est des artistes. C’est une maison de disque version pure digitale. La grande différence avec une maison de disque classique, c’est le nombre d’artistes que l’on peut toucher. Un label classique a besoin d’un nombre limité d’artistes qui font l’essentiel du chiffre d’affaires. Le modèle, c’est des super stars qui font de très gros chiffres de vente. Avec le digital, c’est la force de Believe, le modèle est complètement différent.
C’est-à-dire ?
Contrairement aux maisons de disques classiques, le digital permet d’accompagner des dizaines de milliers d’artistes en les aidant à diffuser leur musique sur les plateformes, Deezer, Spotify, Apple Music etc. via les bons algorithmes. Du coup, le marché est beaucoup plus diversifié et large. Il y a aujourd’hui dans le monde environ 80.000 artistes qui gagnent entre 10.000 et 100.000 euros par an grâce au digital. Le fondateur de Believe, Denis Ladegaillerie, estime qu’il y en aura 1 million d’ici 2030. Des artistes à qui Believe vend des services de marketing numérique et, grâce à la collecte de données, les aide à trouver leur public et in fine à vivre de leur musique.
En entrant en Bourse, Believe va aussi donner des idées à d’autres.
Oui, c’est un bon signe pour l’écosystème français. Ça montre que l’on commence à avoir en France des sociétés qui sont suffisamment mûres pour aller en Bourse, donc pour placer leurs actions auprès du grand public. Il y en a d’autres auxquelles on pense immédiatement. Doctolib, que tout le monde connaît pour le coup, pourrait un jour être un bon candidat. Deezer, il y a quelques années, avait raté son introduction en Bourse mais pourquoi pas une autre tentative. On peut penser aussi à OVH, dans le cloud, ou à ManoMano, dans le commerce en ligne. Bref, on commence à aligner en France quelques très beaux succès. La Bourse est un moyen de leur donner un élan supplémentaire. Et comme on le sait, les Français ont accumulé beaucoup d’épargne, c’est donc le moment d’accompagner ces entreprises.