Emmanuel Macron envisage de restreindre drastiquement le recours au travailleurs détachés pour les entreprises qui touchent de l’argent public. Le Président de la République reçoit ce mercredi les partenaires sociaux, avec une mauvaise nouvelle sous le coude.
Emmanuel Macron reçoit tout à l’heure les partenaires sociaux. Il devrait leur annoncer un sévère tour de vis sur les travailleurs détachés…
Les travailleurs détachés sont clairement dans le collimateur du chef de l’Etat. Pour une raison simple : on s’attend dans les mois qui viennent à une explosion du chômage et Emmanuel Macron a toujours été très dur vis-à-vis de cette pratique du travail détaché. C’est lui qui avait obtenu de Bruxelles en 2017, juste après son élection, que les travailleurs détachés soient mieux encadrés et payés autant que les Français, pour éviter toute forme de concurrence déloyale. Mais dans le contexte de crise actuel, l’Elysée veut aller encore plus loin…
Voire quasiment interdire le travail détaché…
L’idée serait effectivement d’inciter très fortement les entreprises à ne pas faire appel à des travailleurs détachés lorsqu’elles recourent au chômage partiel ou qu’elles font un plan de départ. Vous vous souvenez qu’il y a quelques semaines, l’Etat avait fait pression sur le constructeur automobile PSA pour qu’il renonce à recruter 531 travailleurs Polonais détachés dans son usine d’Hordain dans les Hauts de France. L’Etat ne va donc pas se priver d’exercer ce genre de pressions et de multiplier les contrôles anti-fraudes pour, sinon interdire, du moins rendre très difficile le recrutement de travailleurs détachés. En période de difficultés économiques, la tentation de faire appel à de la main d’œuvre bon marché est grande. C’est la raison de ce tour de vis… qui est aussi bien sûr très politique.