Malgré la crise, la French Tech se porte bien et bat des records de levée de fonds. Les startups françaises ont levé 5,4 milliards d’euros l’an dernier, soit environ 400 millions de plus que l’année précédente alors que nous étions en pleine crise. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.
C’est la bonne nouvelle économique de l’année : malgré la crise, la French Tech se porte bien et bat des records de levée de fonds.
Les startups françaises ont levé 5,4 milliards d’euros l’an dernier, soit environ 400 millions de plus que l’année précédente alors que nous étions en pleine crise. Il y a eu moins d’opérations, 620 startups ont levé des fonds, une centaine de moins que l’année d’avant, mais ces opérations ont été plus grosses en moyenne, selon les chiffres réunis par le cabinet EY. Des chiffres qui montre la vitalité, la résilience de l’écosystème de la French Tech.
Des chiffres qui nous classent en pole position en Europe.
Devant l’Allemagne en effet. Nous restons encore loin derrière le Royaume Uni, où les startups ont levé plus de 12 milliards d’euros l’an dernier. Mais on note en France plusieurs tendances intéressantes. D’abord, le groupe de jeunes sociétés que l’on appelle des "licornes", c’est-à-dire celles qui commencent à avoir une belle taille, qui valent plus d’un milliard d’euros, ce groupe s’agrandit : on compte une dizaine de sociétés de cette importance. Il y a celles que tout le monde connaît depuis déjà un moment, et qui font de plus en plus partie de notre vie quotidienne : Doctolib dont c’est l’année, Blablacar ou Deezer. Il y a aussi Voodoo, dans les jeux vidéo, avec 300 millions de joueurs dans le monde. OVH, spécialiste du cloud, une entreprise qui est même considérée, à juste titre, comme stratégique au niveau européen.
Petit à petit, ces "ex-jeunes pousses" prennent de l’ampleur.
C’est une autre tendance que l’on a vu l’an dernier avec une dizaine de levées de fonds à plus de 100 millions d’euros. Mirakl, un éditeur de logiciel pour le commerce en ligne, a levé 256 millions l’an dernier. Dans un autre genre, Manomano, le site de vente en ligne d’objets de bricolage connaît aussi une très belle croissance, il vise le milliard d’euros de chiffre d’affaires. Dans la finance, Lydia, qui est un spécialiste des paiements entre particuliers, élargit ses services aux petits crédits à la consommation. Ils ont levé eux aussi plus de 110 millions d’euros l’an dernier. Qonto, une banque en ligne pour les PME, a également bouclé un tour de table à 100 millions en 2020. On pourrait multiplier les exemples. Dans ce paysage de crise que nous traversons, il y a de belles réussites. Et un écosystème de la French Tech que nos voisins regardent avec envie.