Le coronavirus fait souffrir de grandes entreprises, à l'image du loueur de voiture Hertz, en faillite aux Etats-Unis et au Canada. Mais il permet aussi à d'autres de tirer leur épingle du jeu, comme Alibaba, l'Amazon chinois qui réalise des chiffres de ventes records sur sa plateforme. Le virus est en train de rebattre les cartes de l'économie mondiale depuis plusieurs semaines.
Bruno Le Maire le disait au micro d'Europe 1 vendredi : une entreprise aussi ancienne que Renault peut faire faillite à cause du virus. Il ne croyait pas si bien dire.
Oui, en quelques semaines, le virus est en train de rebattre les cartes économiques à l’échelle mondiale. Bruno Le Maire a raison de s’en inquiéter. Ce virus peut faire disparaître des empires industriels ou en faire naître de nouveaux. Deux événements symboliques le prouvent, l’un aux Etats-Unis, l’autre en Chine, les deux premières économies du monde.
Le premier événement donne raison à la prophétie du ministre de l’Economie. C’est la faillite du loueur de voitures Hertz, une entreprise centenaire, aussi vieille que l’industrie automobile puisqu’elle a démarré en 1918 avec la location de quelques Ford T. Hertz avait traversé toutes les crises, la guerre, les chocs pétroliers mais en moins de deux mois de pandémie, le virus l’a mise au tapis. Bilan : 20.000 licenciements. Mêmes les entreprises les plus établies sont mortelles.
L’autre symbole vient de Chine.
C’est Alibaba, le Amazon chinois qui, grâce au virus cette fois, a franchi les 1.000 milliards de dollars de ventes sur sa plateforme. C’est trois fois plus qu’Amazon. Plus que le PIB des Pays-Bas. Le virus est un formidable accélérateur de tendances. Il peut faire disparaître des empires industriels du paysage ou en faire naître de nouveaux.
Le directeur général d’Alibaba, Daniel Zhang, attribue l’essor de l’Amazon chinois à l’accélération de la digitalisation de l’économie, une accélération dopée par le virus. La leçon de ces deux histoires, c’est que la crise que nous traversons est un choc d’une puissance inouïe. Il va falloir s’adapter très vite, sans lésiner sur les efforts et les moyens, sinon le risque, comme l’a bien vu Bruno Le Maire, c’est que des piliers de nos économies disparaissent.