La Poste est-elle menacée de disparition ?

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Activité marginale de l'entreprise de service public, la distribution de courriers son déclin s'accéléré avec l'épidémie de Covid-19. Pour la Poste, la lente disparition de cette activité historique est un long séisme, qui pourrait signifier à terme sa disparition.

La Poste est-elle menacée de disparition ? En tout cas le facteur. Le courrier n’est plus qu’une activité marginale pour cette entreprise de service public et la crise du Covid a encore accéléré son déclin.

Oui d’ailleurs, Matthieu, vous souvenez-vous à quand remonte la dernière fois que vous avez écrit une lettre, je veux dire une vraie lettre manuscrite. Et oui, ça se perd. C’est comme le télégramme, qui a disparu officiellement en 2018, faute de combattants. Peut-être qu’un jour il n’y aura plus de lettres du tout, en attendant, d’année en année, le courrier chute de 7 à 8%. Même les impôts envoient de moins en moins de lettres.

Pour La Poste, le déclin de cette activité historique est comme un long séisme : le courrier représentait 70% de son chiffre d’affaires en 1990. On est tombé l’an dernier à moins de 20%. C’est tout un pan de l’activité de La Poste qui a totalement disparu.

Et on ne voit pas ce qui pourrait enrayer ce déclin.

Effectivement, la crise du Covid a même accéléré la chute, elle a accéléré la digitalisation et les changements d’habitude. Résultat, c’est un peu technique, mais La Poste a dû déprécier de 900 millions d’euros la valeur des actifs qu’elle emploie pour le courrier : les logiciels, le tri...

Du coup, si on met de côté une opération que La Poste a réalisé dans l’assurance et qui a eu un impact positif sur ses comptes, le groupe public aurait perdu 1,8 milliard d’euros l’an dernier, du jamais vu dans toute son histoire. Alors comment faire quand votre activité historique s’effondre, et bien justement, j’évoquais l’assurance, on se diversifie, on mise sur d’autres métiers.

Tout en restant un service public. 

C’est bien la difficulté. La Poste développe une activité de colis avec Colissimo, qui est en forte croissance contrairement au courrier, elle offre des services à domicile, elle développe son activité de banque et d’assurance. Tout en étant aussi astreinte à des obligations de service public, d’aménagement du territoire. Le modèle, on le comprend, est fragile. Car jusqu’à présent et malgré ses efforts, La Poste n’a pas pu compenser l’érosion accélérée du courrier par des activités rentables.

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