Daniel Fortin, rédacteur en chef aux Echos, intervient chaque jour dans le journal de 7h pour vous éclairer sur LE fait économique du jour. Aujourd'hui, il s'intéresse au ralentissement des bourses ces derniers jours face à la progression du variant Delta et face à la remise en place de mesures sanitaires dans certains pays d'Europe.
Après l’euphorie des dernières semaines sur le rebond de l’économie c’est la douche froide, les bourses européennes ont reculé hier, en cause, le variant Delta du coronavirus qui menace de relancer l’épidémie dans le monde.
Oui et si le scénario rose d’une reprise mondiale avait été écrit trop vite, voilà aujourd’hui la question qui domine dans les salles de marché, vous l’ avez dit, hier la bourse de Paris a chuté de 2 %, toutes les places européennes ont reculé, même chose à Wall Street, il y a encore deux semaines on nageait pourtant en pleine euphorie, la seule crainte c’était une nouvelle échappée du virus en raison d’un variant disait alors Laurence Boone, la cheffe économiste de l’OCDE eh bien cette échappée elle est justement en train de se produire, depuis deux mois l’épidémie est repartie dans une quinzaine de pays et on redécouvre, à cette occasion un chiffre qui fait froid dans le dos 80 % de la population mondiale aujourd’hui n’est pas vaccinée
Cela veut-il dire que le rebond de l’économie mondial est déjà fini avant même d’avoir commencé.
Non on n’en est pas encore là, pour l’instant les économistes n’ont pas revu à la baisse leurs prévisions, je rappelle que la croissance devrait atteindre 4,8 % dans la zone euro cette année selon les chiffrez fournis cette semaine par la Commission de Bruxelles , l’an prochain le rebond serait de 4,5 %, aujourd’hui les plus grandes économies restent bien orientées et plus personne n’imagine un vaste reconfinement qui mettrait à nouveau la production à terre, malgré la forte hausse des contaminations les services de réanimation des hôpitaux ne sont pas débordés donc pour l’instant ça tient mais personne n‘est capable de dire où nous en serons à la fin de l’été
L’Europe semble réagir de façon dispersée à cette nouvelle attaque de la pandémie.
Oui vous avez raison on voit se dessiner une nette ligne de fracture entre les pays qui cherchent à relancer leur secteur touristique comme le Portugal ou la Grèce moins regardant sur les conditions d’accès à leur territoire et d’autres pays comme l’Allemagne qui adoptent des mesures plus sévères, on avait pourtant instauré un pass sanitaire censé imposer la même règle pour tout le monde mais les égoïsmes nationaux reprennent le dessus et cette cacophonie elle aussi, peu rassurante pour les populations, peut faire déparer à terme l’économie.