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Ce mercredi, la France présente son plan de relance de 100 milliards d'euros à Bruxelles. Il s'agit d'une première étape importante pour le gouvernement, qui espère ainsi convaincre l'Union Européenne, de le laisser accéder au guichet européen de 750 milliards.

Le gouvernement français présente ce mercredi son plan de relance à Bruxelles, première étape avant le déblocage des fonds européens. 

Oui, vous le savez, pour accéder au guichet européen de 750 milliards prévus pour la relance, chaque pays européen doit présenter un plan validé par Bruxelles. Tout simplement pour s’assurer que les sommes énormes qui vont être empruntées en commun par les 27 seront bien employées et pas dilapidées.

Les pays se sont notamment fixés comme règle qu’un gros tiers des fonds finance la transition écologique et un cinquième la transition numérique. En clair, cet argent européen doit aller à des dépenses d’investissement. Comme l’a dit la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, c’est "l’occasion du siècle" pour les pays européens d’investir pour transformer leurs économies, à un moment où les Etats-Unis et la Chine investissent eux-mêmes massivement dans les nouvelles technologies. 

Les 100 milliards du plan français, financé donc en partie par l’Europe, seront-ils réellement suffisants pour cela ? 

Le débat est ouvert. A cette question, Bruno Le Maire répond généralement : dépensons déjà l’argent du plan de relance, nous verrons bien après si c’est suffisant. Et c’est le bon sens.

Mais on entend aussi deux autres thèses parmi les économistes. Une première thèse consiste à dire qu’il va falloir investir bien davantage pour augmenter le "potentiel de croissance" de notre économie : cela veut dire investir plus dans la recherche, dans l’éducation, dans la formation. Là, vous le voyez bien, on vise le long terme. Les résultats ne seront pas immédiats. La deuxième thèse, que l’on entend même chez des économistes proches du pouvoir, est de dire qu’il faut dépenser plus tout de suite. 

Comme aux Etats-Unis.

C’est l’influence de la relance américaine, qui est très puissante, et d’ailleurs l’économie américaine décolle. C’est l’idée qu’il faut vraiment soutenir très fort l’activité, dès cet été, quand le gros de la population aura été vaccinée, pour qu’il y ait un rattrapage rapide de la croissance perdue. J’ajoute que l’exemple américain va aussi dans le sens de la première thèse, puisque le dernier plan Biden, celui qui a été annoncé en mars, porte sur le long terme, sur les dépenses d’infrastructures.

Bref, si on résume, les appels à dépenser plus se multiplient. A ceux qui s’inquiètent de l’envolée des dettes publiques, on répond : "c’est ce que font les Américains !". Faut-il le suivre dans cette fuite en avant ? Le débat est ouvert.