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Bercy planche actuellement sur de nouvelles aides pour les secteurs les plus impactés par la crise sanitaire et qui resteront fermés après le 1er décembre. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

C’est une nouvelle saison qui va débuter pour le "quoi qu’il en coûte". De nouvelles aides vont intervenir pour les secteurs qui resteront fermés après le 1er décembre.

Les vannes budgétaires vont rester ouvertes pour accompagner la sortie du confinement qui sera longue et progressive. Bercy est donc en train de mettre la dernière main à de nouvelles mesures d’aides qui seront ciblées sur les secteurs qui resteront fermés comme les restaurants, les hôtels ou le secteur de l’événementiel. Concrètement, de nouvelles aides vont être distribuées par le fonds de solidarité pour les PME et les indépendants. Lors du premier confinement au printemps, ce fonds avait distribué des aides mensuelles de 1.500 euros. À l’occasion de la deuxième vague, une aide de 10.000 euros par entreprise avait été mise en place. Un troisième dispositif va donc être enclenché.

Quoi qu’il en coûte ?

Vous savez, lorsque les commerces vont rouvrir fin novembre ou début décembre, ce n’est pas encore tranché, les commerçants militent pour le vendredi 27 novembre pour sauver un week-end de plus avant Noël, lorsque ces commerces vont rouvrir, d’autres indépendants, notamment les restaurants, vont rester fermés. Non seulement cela met en péril beaucoup d’établissements, mais cela crée aussi qu’on le veuille ou non un sentiment d’injustice : ces professionnels frappés par une fermeture administrative au nom de la protection de la santé publique ont l’impression de payer pour tout le monde. D’où en effet de nouvelles rallonges pour compenser une partie de la perte de chiffre d’affaires. Le gouvernement voit monter ce sentiment d’injustice et veut éviter l’explosion, "quoi qu’il en coûte". Dans la même veine, il va prolonger les exonérations de charges et le chômage partiel l’année prochaine, ce qui va augmenter encore la facture. Enfin il va rallonger de sept à huit ans la durée des prêts participatifs qui ont pour but de renforcer les fonds propres des entreprises. L’enveloppe de 20 milliards prévue pour cela pourra être dépassée l’an prochain.

Ce qui va encore creuser le déficit public ?

Oui bien sûr. D’autant que le rebond espéré de l’activité l’an prochain sera moins fort: +6% au lieu de +8%. Il y aura donc moins de recettes, ce qui fait que le déficit sera supérieur aux 6,7% prévus jusqu’à présent. Fort heureusement, vous le savez, l’État s’endette à taux zéro voire négatif. Ce qui fait que pour le moment, tout cela donne l’illusion que le "quoi qu’il en coûte" ne coûte rien, en quelque sorte. Que la dette est indolore. Hélas, c’est une illusion…