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Chaque matin, Daniel Fortin fait le point sur une question d'actualité économique.

C’était le symbole des ravages de la délocalisation. Après quarante ans d’une terrible crise, l’industrie textile recrée enfin des emplois en France.

Les embauches nettes ont progressé de 0,2% l’an dernier, ça reste encore un chiffre très faible mais c’est une véritable inversion de tendance après une saignée sociale mémorable. Il ne reste plus que 60.000 personnes travaillant dans le textile en France aujourd’hui, elles étaient encore 120.000 il y a quinze ans. La concurrence chinoise et les délocalisations vers des pays à faibles salaires comme l’Asie ou le Maghreb ont fait beaucoup de mal. Mais aujourd’hui, le paradoxe c’est que le secteur ne repart pas aussi vite qu’il le voudrait tout simplement parce qu’il n’arrive pas à recruter les bonnes personnes. Ce sont des centaines de postes aujourd’hui qui ne sont pas pourvus.

Mais comment est-ce possible avec un taux de chômage de 8,6% en France métropolitaine ?

Le textile a une image de secteur sinistré, du coup les formations se sont raréfiées. Or, les produits qui sortent aujourd’hui de nos usines, situées pour la plupart en régions, sont de très haute technicité. On travaille de moins en moins pour le prêt à porter et de plus en plus pour des secteurs comme l’aéronautique ou l’automobile. Il faut des ouvriers qualifiés or on en manque dans ce secteur comme d’ailleurs dans toute l’industrie en France, c’est l’un des principaux freins à la reprise de l’économie en cours.