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Un conseil d’administration d’Engie doit se tenir dans l’après-midi dans le cadre de la vente de sa participation dans Suez à Veolia. La bataille s'annonce compliquée car Suez ne veut pas de cette prise de contrôle par Veolia malgré les garanties apportées sur l'emploi. L'État lui ne veut "pas de vagues". Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

Veolia, le géant français du traitement de l’eau et des déchets, va-t-il réussir à prendre le contrôle de son concurrent Suez ? La fin de la bataille approche.

Un conseil d’administration d’Engie doit se tenir dans l’après-midi. Engie est un grand groupe énergétique qui a besoin d’argent pour investir, notamment dans les énergies nouvelles. D’où sa volonté de vendre sa participation dans Suez à Veolia, ce qui lui permettrait d’empocher 3,4 milliards.

Ça ne se refuse pas.

On voit mal, à priori, pourquoi les administrateurs d’Engie diraient non. Sauf que parmi eux, il y a des représentants de l’État. Et il y a une loi qui se vérifie souvent, quand l’État intervient dans les affaires, comme dirait Sempé, rien n’est simple et tout se complique. Ce qui est compliqué ici, c’est que l’État ne veut pas de vagues. Si Engie accepte de vendre ses actions Suez à Veolia, ça signifie que Veolia va prendre le contrôle de Suez. Or pour Suez, c’est un acte hostile. Cela fait des jours que l’État, en l’occurrence Bruno Le Maire, use de son influence pour amener les deux groupes à s’entendre. On a dit, pas de vagues. Seulement voilà, il n’y a rien à faire, Suez ne veut pas de cette prise de contrôle par Veolia. Bien que Veolia ait fait des concessions et apporté des garanties sur l’emploi.

Mais est-ce que l’État peut bloquer l’opération ?

Non, il n’est pas majoritaire au conseil d’Engie. Bien sûr, personne n’a envie de se fâcher avec l’État, surtout dans ces métiers où la puissance publique est omniprésente. Et finalement ce qui frappe le plus dans cette affaire, c’est le spectacle qu’offre le capitalisme français. Plutôt que de laisser ces groupes, qui connaissent bien leurs marchés, gérer leurs affaires entre eux, tout le monde s’en mêle. L’État bien sûr, mais aussi des députés qui se piquent d’avoir un avis définitif sur ce qui est bon pour Suez ou pour Véolia, des élus qui se découvrent des talents de stratèges industriels. Bref, c’est la foire d’empoigne. Il est temps que cette guéguerre Suez-Veolia prenne fin car sinon, les deux groupes finiront perdants.