Chaque matin, Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.
Où va Air France? La compagnie entre aujourd’hui dans une période d’incertitude qui menace son avenir.
Tout est désormais possible. L’alliance Air France-KLM, elle-même, est menacée. Écoutez ce que dit le président du comité d’entreprise de KLM : "pouvait-on s’attendre à ce que nos collègues d’Air France soient si radicaux pour participer à la destruction de l’entreprise". Les mots sont très durs. Il faut se mettre à la place des Hollandais. Ils avaient choisi de s’allier à Air France, pas à Lufthansa ou à British Airways. Pour créer un grand groupe mondial. C’était un magnifique projet européen. Aujourd’hui, la tentation est grande pour eux de demander le divorce.
Air France peut le refuser ?
Oui mais que vaut le projet d’entreprise si, en interne, ce sont les divisions qui dominent ? Ce n’est pas viable éternellement. Il faut ajouter que certains salariés d’Air France, y compris des pilotes, au fond, ne pleureraient pas la fin de ce grand projet européen. Ce que veulent ces jusqu’auboutistes, c’est un tête à tête avec l’État qui possède 14% du capital mais le double en droits de vote. C’est pour eux, la garantie que rien ne changera et qu’ils finiront toujours par avoir gain de cause car à la fin, l’État finit par céder. Ce scénario serait désastreux pour l’avenir d’Air France KLM. C’est un scénario à la Alitalia, une mort lente. On comprend que les néerlandais de KLM s’inquiètent autant.