Chaque matin, Daniel Fortin fait le point sur une question d'actualité économique.
Comment reprendre en main un réseau routier de plus en plus vieillissant ? L’État réfléchit à la création d’un nouvel établissement public qui serait baptisé Routes de France et aurait vocation à mieux coordonner les investissements de modernisation nécessaires.
Le schéma est en effet à l’étude au ministère des Transports, cet établissement gérerait l’ensemble du réseau routier non concédé qui est dispersé aujourd’hui entre onze directions interdépartementales. Mais ce qui est intéressant et beaucoup plus politique, c’est qu’il pourrait aussi, à terme, reprendre en direct les autoroutes gérées par le secteur privé lorsque les premiers contrats de concession arriveront à échéance dans une dizaine d’années.
Mais est-on sûr qu’une gestion des routes par l’État serait plus efficace ?
Les promoteurs de cette réforme rappellent que chaque année les routes rapportent 41 milliards d’euros. Une manne qui profite en partie aux sociétés privées concessionnaires par contre les dépenses en faveur des routes, elles, sont beaucoup plus faibles avec 12 milliards par an seulement. C’est cette somme qu’il faut augmenter pour retrouver un réseau routier de qualité, d’où l’idée de créer ce nouvel établissement Route de France qui concentrerait tous les moyens nécessaires à la modernisation des infrastructures et notamment la future écotaxe, déjà annoncée par le gouvernement mais qui tarde à voir le jour par crainte d’ouvrir un nouveau front social du côté des routiers.