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Emmanuel Macron prendra la parole mardi 14 juillet, depuis l'Elysée, dans le cadre d'une allocution télévisée. Il devrait présenter son plan de relance de l'économie dans une France fragilisée par la crise sanitaire.

Ce sera au cœur de l’allocution télévisée d’Emmanuel Macron mardi 14 juillet : le plan de relance de l’économie. Il prend forme et les idées ne manquent pas. C’est un classique avant les grands arbitrages gouvernementaux : chacun pousse ses pions pour défendre ses intérêts, l’industrie, le bâtiment, les PME…

Dimanche sur Europe 1, la ministre déléguée au Logement Emmanuelle Wargon a levé un coin du voile en disant que le plan de relance comporterait une enveloppe de 4 à 5 milliards d’euros pour le secteur du bâtiment et notamment pour financer des travaux d’isolation thermique. Ce secteur du BTP, c’est 10% de l’économie et à peu près la même proportion des emplois privés, donc c’est clé. La relance comportera aussi un volet fiscal.

C’est un point auquel Bruno Le Maire tient beaucoup : il veut baisser ce que l’on appelle les impôts de production qui sont très critiqués depuis des années car ils pèsent sur l’activité des entreprises, avant même qu’elles commencent à dégager un centime de bénéfice. Dans le collimateur de Bercy se trouve précisément un impôt qui s’appelle la CVAE, c’est une taxe sur la valeur ajoutée qui plombe le "made in France" et incite à installer des usines dans d’autres pays. Cette taxe rapporte 19 milliards d’euros. Le problème, c’est que la moitié est perçue par les Régions qui n’ont pas envie de perdre ces ressources sans rien en échange. Mais vu la gravité de la crise qui arrive et les risques de faillites en chaîne, la pression pour alléger cet impôt décrié est très forte.

La grande crainte du gouvernement, c’est en effet la multiplication des défaillances d’entreprises à la rentrée. A court terme, c’est la plus grande menace. On évoque une hausse de 60 à 80% des faillites d’ici la fin de l’année : c’est ce que disent des économistes proches du gouvernement. Pour éviter ce scénario, une des pistes sur la table consisterait à ce que l’Etat abandonne une partie de ses créances sur les entreprises les plus endettées. De la même manière, une part des prêts garantis par l’Etat pourraient être transformée en capital pour renforcer les fonds propres des entreprises dont la situation financière est fragile.

Enfin sur le volet social, des mesures massives sont attendues notamment pour l’emploi des jeunes avec exonérations de charges et/ou primes à l’embauche, Emmanuel Macron le précisera demain. On dit "plan de relance", on devrait plutôt dire plan de sauvetage car l’effondrement de l’économie guette.