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Malgré la crise, la French Tech se porte bien et bat des records de levée de fonds. Les startups françaises ont levé 5,4 milliards d’euros l’an dernier. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

Emmanuel Macron se rendra ce mercredi après-midi au salon VivaTech qui réunit startups et grands groupes du monde entier. le président veut montrer que la "startup nation" n’est pas un mythe.

C’est vrai, c’est une réalité d’abord en termes d’emplois. Les 120 plus grandes startups françaises, on le sait peu, représentent 26.000 emplois directs et plus de 160.000 emplois indirects, selon une étude que dévoile ce mercredi matin le cabinet Roland Berger. Ce n’est donc pas du tout anecdotique. Ces entreprises réalisent plus de cinq milliards d’euros de chiffre d’affaires aujourd’hui, chiffre qui devrait dépasser les 19 milliards en 2025. C’est un univers en forte croissance, avec des entreprises qui commencent à devenir de poids lourds, loin de l’image d’épinal de la petite startup installée dans un ancien atelier d’artiste.

L’État a beaucoup aidé l’écosystème français.

D’ailleurs, un gros tiers de ces 120 startups a bénéficié de financements publics. La Banque publique d’investissement est présente au capital d’une incroyable collection de startups. Il fallait ça pour amorcer la pompe. Mais aujourd’hui, ces investissements paient. L’an dernier, la France a été le pays de l’Union européenne qui a attiré le plus de financements, 5,4 milliards d’euros. La French Tech est bien dans le radar des grands investisseurs internationaux puisque 40% des financements de notre écosystème proviennent aujourd’hui de fonds étrangers, en grande majorité américains.

Parmi ces succès, on pense à des sociétés comme OVH, Back Market ou Doctolib.

Ce qui fait qu’aujourd’hui, on ne s’en rend pas forcément compte, près d’un Français sur deux utilise les services d’une des sociétés du Next40, qui rassemble les startups les plus prometteuses : les startups sont entrées dans la vie des gens. On n’en serait pas à plus de 30 millions de vaccinés en France s’il n’y avait pas Doctolib. Le revers de la médaille, c’est que malgré ces belles réussites, l’Europe manque de vrais géants de la tech : ils sont Américains ou Chinois. C’est le prochain défi que doit relever la Tech européenne. Passer à l’échelle supérieure avant de se faire racheter par des géants américains, ce qui reste malheureusement trop souvent la règle.