Dans sa chronique, Didier François revient sur l'inculpation du général Michael Flynn et ses conséquences potentiellement désastreuses pour Donald Trump.
Nouveau rebondissement dans l'enquête sur les liens entre le président Trump et la Russie, avec les aveux du général Michael Flynn qui a reconnu avoir menti au FBI sur les ingérences de Moscou dans la présidentielle de 2016 . Le procureur spécial en charge de l'affaire dispose désormais d'un témoin capital, et pas n'importe lequel puisqu'il s'agit de l'un des plus haut gradé de l'armée américaine. C’est un soldat très respecté, ancien patron du renseignement militaire, qui avait rejoint très tôt la campagne de Donald Trump.
Accord de coopération. Il avait très rapidement été intégré dans le premier cercle jusqu'à devenir le Conseiller national à la sécurité après son élection comme 45e président des États-Unis. Michael Flynn est donc l'homme qui coordonnait les services de renseignement et qui connait les moindres secrets de la Maison-Blanche qui vient de craquer puisqu'il a signé, vendredi, un accord de coopération avec le département de la Justice. Un accord dans lequel il avoue avoir menti au FBI et dans lequel il s'engage à désormais collaborer pleinement avec les enquêteurs en portant, si besoin est, un micro comme dans les films, même si cela a assez peu de chance d'arriver.
Chargé des contacts avec l'ambassadeur de Russie. Ce revirement est tout de même une très mauvaise nouvelle pour le président Trump, car Michael Flynn était personnellement chargé des contacts avec l'ambassadeur de Russie à Washington. Il reconnait avoir fait passer à Vladimir Poutine des messages venant directement du beau-fils de Donald Trump. Le président milliardaire n'est certes pas encore formellement mis en cause, mais ça se rapproche quand même dangereusement.
Une destitution est-elle envisageable ? Dans un tweet publié samedi soir, Donald Trump semble reconnaître qu'il savait que le général Flynn avait menti au FBI, ce qu'il avait toujours nié. Le problème c'est que dans ce cas, il se serait incriminé lui-même dans une autre affaire, celle du limogeage du patron du FBI qui lui (sous serment et devant une commission parlementaire) a bel et bien accusé Donald Trump de l'avoir viré parce qu'il refusait d'arrêter son enquête sur les mensonges du général Flynn. Aux États-Unis, appelle cela une obstruction ou entrave à la justice et pour un président, c'est un des motifs possible de destitution.