Emmanuel Macron tiendra ce soir son premier meeting sur les trois prévus. L'ancien ministre est très attendu et craint de décevoir.
La politique c’est l’entrée en scène d’Emmanuel Macron à Strasbourg pour son premier meeting d’une série de trois réunions publiques. Le but est de dresser le diagnostic de la France. Emmanuel Macron est très attendu, il a peu parlé depuis la rentrée d’où une certaine pression.
Oui une très forte pression sur lui et sur ses équipes, l’un de ses plus proches collaborateur la semaine dernière ne s’en cachait pas : "Ne soyez pas surpris si j’ai devant vous une expérience extra-corporelle confie-t-il, je dors deux heures par nuit depuis quinze jours, j’ai une pression de dingue". C’est sans filtre. Pourquoi une telle pression ? Parce qu’Emmanuel Macron est très populaire, toujours dans le duo de tête aux côtés d’Alain Juppé dans les sondages. Il incarne une forme de renouveau et d’appel d’air. La difficulté pour lui c’est d’ être à la hauteur de la très forte attente qu’il a suscité. Il faut renverser la table et il ne s’agit pas de sortir une boite à outils ou un catalogue mais quelques propositions choc, une vision au risque de décevoir et de s’éteindre.
Est-ce qu’on a une idée de ce qu’il peut proposer ? Y aura-t-il des propositions dès ce soir ?
Oui il y aura des propositions. Lesquelles ? Mystère. Mais le risque de décevoir, Emmanuel Macron l’anticipe déjà à tel point qu’avant le meeting du soir, il verra les journalistes en "off" en début d’après-midi pour leur expliquer ce qu’il va annoncer avec interdiction de le divulguer. Quand on a besoin d’expliquer avant ce qu’on va annoncer après, ce n’est pas très bon signe.
La primaire de la gauche aura lieu, Arnaud Montebourg ira, peut-être François Hollande, Emmanuel Macron pourrait s’y lancer ?
Non. C’est totalement exclu. Il est hors système. Mais là encore c’est risqué. Une primaire de la gauche qui propulse un candidat légitime, adoubé par les suffrages des sympathisants c’est un concurrent très sérieux. Les rapports de force d’aujourd’hui ne lui seront pas forcément ceux des sondages d’aujourd’hui. Les proches d’Emmanuel Macron aime le comparer à John Kennedy, jeune candidat qui bat Nixon, vice-président républicain en 1960. Ils oublient un détail, John kennedy était issu du système politique, porté par le parti démocrate. Il ne marchait pas tout seul.