Après la large victoire de François Fillon, qui avait abordé les questions de la famille et de l'IVG, à la primaire de la droite, le débat sur les valeurs enflamme de nouveau la politique française.
La politique c’est le débat sur les valeurs qui enflamme le monde politique à la veille de la présidentielle. La question de l’IVG a ressurgi pendant la primaire de la droite, elle revient à l’occasion d’une loi au parlement sur le délit d’entrave à l’avortement sur internet. La droite s’y oppose.
L’IVG redevient un sujet politique explosif, 40 ans après la loi Weil. Rallumé par François Fillon hostile à titre personnel à l’IVG et c’est Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat, proche de François Fillon qui reprend le flambeau. Non, la droite ne votera pas le délit d’entrave à l’avortement sur internet au Sénat. De quoi s’agit-il ? De sites militants derrière lesquels on retrouve, selon la ministre de la Famille Laurence Rossignol, les croisés anti-avortement ceux qui jadis s’enchaînaient aux tables d’opération. Marion Maréchal le Pen, elle, surfe sur le débat et prône carrément la fin du remboursement intégral de l’lVG. Mais Ce qui est frappant c’est que sur d’autres sujets, la gauche elle aussi se laisse emportée par ce vent réactionnaire. Arnaud Montebourg défend le retour du service obligatoire de six mois pour les jeunes filles et garçons, service civique ou militaire. Manuel Valls, défenseur d’une laïcité combattante, réssucite le Hussard noir de la république inspiré de Charles Péguy qui décrivait en 1913 l’instituteur en uniforme sombre, incarnation de la sévérité et de la défense de l’école contre les religieux de tous bords.
Comment expliquer ce vent réactionnaire comme vous l’appelez ?
On ne va pas analyser en deux minutes les ressorts de cette nostalgie passéiste, il faudrait convoquer historiens et sociologues. Un début d’explication se trouve sans doute dans les attentats que nous avons connus et qui ont provoqué un réflexe défensif : besoin d’autorité très fort d’une part et besoin de retrouver d’autre part des valeurs communes, des références. C’est la famille pour la droite, et c’est l’école de la République pour la gauche. La question qui se pose, c’est de savoir si ce débat sur les valeurs : la famille, le droit des femmes, la défense de la laïcité vont s’imposer dans la campagne présidentielle. Si les valeurs étaient les vraies lignes de fractures à droite comme à gauche ? On voit bien que François Fillon, défenseur de la famille et de valeurs conservatrices, peut capter un électorat tradi parti au FN. À gauche la question de laïcité, radicale ou ouverte, oppose fortement Manuel Valls à Emmanuel Macron. Où l’on s’aperçoit que le débat entre conservateurs et progressistes, ne se limitera pas aux questions économiques, mais bien au cœur des sujets de société.