Manuel Valls, le candidat naturel de la gauche ?

Le seul qui pouvait prétendre à être le candidat "naturel" au sens de la 5ème République c’était François Hollande parce qu’il est le sortant, qu’il a reçu l’onction du suffrage universel. Manuel Valls n’est pas le candidat naturel, il n’est pas non plus le candidat désigné par François Hollande. Formellement, le président n’adoube personne, le seul impératif, le seul appel qu’il lance, c’est un appel au rassemblement, rassemblement que lui n’est pas en mesure de réaliser. S’il y a deux mots à retenir de sa déclaration : Humilité et lucidité; Lucidité : soit la gauche se rassemble et elle peut peser à la présidentielle, soit elle se divise et c’est la droite qui menace le modèle social ou le FN. Humilité : le rassemblement implique que les égos s’effacent, que l’intérêt général de la gauche prime sur les ambitions personnelles. Et ce message il s’adresse à tous, à Manuel Valls comme aux autres.

La non candidature de François Hollande, décision historique, sans précédent doit être le choc qui doit secouer la gauche, la réveiller, l’aider à réaliser le rassemblement… Si on s’arrête sur la primaire : Manuel Valls candidat de la ligne sociale-démocrate, ouverte au centre il aura face à lui Arnaud Montebourg, Benoît Hamon. Mais  d’autres voix vont se mêler à cette confrontation : que va dire Martine Aubry qui s’accommodait d’une candidature de François Hollande mais qui déteste Manuel Valls ? Que va faire Christiane Taubira qui elle aussi s’est tant de fois opposée à l’ancien ministre de l’intérieur devenu premier ministre ? Que vont faire les Hollandais historiques ? Que va faire Ségolène Royal  avec laquelle Manuel Valls a eu de nombreuses divergences ? Et si on s’extrait de la primaire, l’appel de François Hollande s’adresse aussi à Emmanuel Macron. Lui aussi est concerné par l’appel au rassemblement et à l’exigence d’humilité… C’est à eux, tous ses enfants, que François Hollande s’adresse, lui a apporté sa pierre au rassemblement en s’effaçant.