Après le débat, la disparition de son ami, l'affaire Le Roux et le soutien de Jean-Yves Le Drian à Emmanuel Macron, Benoît Hamon a vécu une semaine particulièrement cauchemardesque.
L’édito politique consacré ce matin à Benoît Hamon notre invité de la matinale spéciale présidentielle. Le candidat PS-Vert-Radicaux de gauche que nous accueillons au terme d’une semaine on peut le dire cauchemardesque.
Lundi : Benoît Hamon rate la cible lors du débat sur TF1. Il s’en prend sur le terrain des affaires à Emmanuel Macron avec des insinuations douteuses mais il épargne François Fillon.
Mardi : épreuve douloureuse pour Benoît Hamon avec la disparition d’Henri Emmanuelli, son âme sœur selon ses propres mots, disons son père en politique.
Mercredi : Bruno le Roux démissionne, la gauche est à son tour soupçonnée d’avoir profité du système. Ça plombe une peu plus la campagne du candidat socialiste
Jeudi : trahison du menhir. Le Drian le breton poignarde Hamon le breton en rejoignant Macron.
Semaine horribilis et ce qui était redouté arrive : le croisement des courbes dans les sondages : Jean-Luc Mélenchon lui passe devant, Benoît Hamon chute à la 5e place.
Dans une campagne il y a ce qui relève du candidat, selon Antonin André, Benoît Hamon n’ a pas assez ouvert son équipe et son programme, mais il y aussi la responsabilité du parti, en l’occurrence le PS.
Oui et Le PS a une solide expérience dans la démolition de ses présidentiables. Le dernier à en avoir fait l’expérience c’est François Hollande, président sortant contraint à une primaire, conçue comme une arène pour le mettre à mort. Il a préféré renoncer plutôt que d’être l’humilié. Mais la comparaison la plus fidèle c’est Ségolène Royal en 2007. Une candidate en campagne, sans son parti. Le PS des éléphants Fabius, Strauss-Khan et du Premier secrétaire François Hollande s’était offert des vacances pendant qu’elle menait bataille. 10 ans plus tard, c’est pire encore pour Benoît Hamon, non seulement le PS est démobilisé, mais les grandes figures du parti font campagne contre lui. Manuel Valls pourtant soucieux du respect de la règle lui a refusé son parrainage, Claude Bartolone Président de l’assemblée nationale l’a lâché, Stéphane Le Foll, François Rebsamen. Et jusqu’à l’ambigüe Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis adepte du double-jeu. À l’image d’un PS mortifère qui attend cyniquement que Benoît Hamon fasse le score le plus faible possible pour pouvoir le dégager et régler ses comptes.