Alors que Marine jouait sur la peur des Français et que François Fillon était un peu effacé, Emmanuel Macron a su se défendre contre les nombreuses attaques hier soir.
La politique c’est le débat des cinq principaux candidats à la présidentielle. Un exercice inédit dans lequel chacun a pu assumer son programme mais aussi sa personnalité.
Un débat de qualité, qui a démarré doucement. On sentait que tous étaient un peu tétanisés par l’enjeu. Mais oui où l’on a retrouvé finalement le sérieux et la sobriété de François Fillon, le futur désirable de Benoît Hamon, la nouvelle voie d’Emmanuel Macron, le dégagisme de Jean-Luc Mélenchon et la France en danger de Marine le Pen.
Justement Marine le Pen, en tête dans les sondages, devait faire la démonstration de sa présidentialité. Est-ce qu’elle y est parvenue ?
Marine Le Pen a interprété la France a peur, une France à feu et à sang , délinquance, cambriolages dans les campagnes, les vagues de migrants qui déferlent. Vite, il faut fermer les frontières, recruter des des policiers, construire des prisons, y enfermer les mineurs. Et la source de tous les maux c’est l’Union européenne qui interdit tout. Donc une Marine Le Pen très clivante, très radicale, pas apaisée et pas rassembleuse, violente même à la limite parfois de nous engueuler notamment dans sa conclusion. Pas très présidente donc, elle durcit son socle mais ne l’élargit pas.
Là où elle a réussi sa stratégie, c’est le duel installé avec Emmanuel Macron.
Oui elle l’ a cherché sur le Burkini, puis sur le parcours d’énarque, soutenu par les puissances d’argent. Mais à chaque fois, elles s’est exposée à une attaque riposte assez efficace d’Emmanuel Macron qui relève le gant : "je n’ai pas besoin d’un ventriloque". "Si vous avez des informations donnez les sinon c’est de la diffamation". Emmanuel Macron s’est positionné comme le candidat du vote utile contre le Front National. Ce duel Macron-Le Pen était au cœur du débat. Au-delà de ça, Emmanuel Macron s’est révélé un redoutable débatteur, très convainquant notamment quand il est attaqué, Benoît Hamon s’y est essayé il s’est fait renvoyer dans ses cordes.
François Fillon lui est apparu en retrait.
Il a temporisé, effacé pendant toute la première partie, il s’est réveillé dans le débat économique. Efficace notamment quand il croise le fer avec Marine Le Pen sur le coût de la Défense. Mais François Fillon, en dehors de quelques éclats étaient un peu éteint, sans doute parce qu’il est atteint par les affaires qui plombent sa campagne.