Tous deux ont craqué au lendemain de l’élection. Ils se sont cachés chez eux plus d’une semaine. Et pendant ce temps-là, le regard des Français a changé.
La politique Maxence Lambrecq. Bonjour. C’est la soudaine disparition de Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Lui a réuni 7 millions de Français, elle, 10 millions et demi. Deux records, presque deux exploits mais, depuis leurs défaites, c’est terminé, vous nous dîtes qu’ils ont disparu des écrans radars.
Plus de son, plus d’image, ils sont devenus inaudibles. Pourquoi ? Parce que d’abord physiquement tous deux ont craqué au lendemain de l’élection. Ils se sont cachés chez eux plus d’une semaine. Et pendant ce temps-là, le regard des Français a changé, car ils ont perdu, ils ont raté leur rendez-vous avec l’Histoire. C’était leur moment. Souvenez-vous, la patronne du FN et le leader de la France Insoumise à la une du "New York Times". Tous leurs discours retransmis en direct. Une puissante ferveur à chaque meeting. Et pendant 3 ans, Marine Le Pen en tête du premier tour dans tous les sondages. Certains l’imaginaient à l’Elysée. C’étaient les deux grands agitateurs de la campagne. Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen faisaient trembler la République. Mais aujourd’hui, après l’élection d’Emmanuel Macron, c’est presque comme si ils appartenaient déjà au passé, ranger dans la catégorie des perdants.
Mais, Maxence, tous deux sont pourtant repartis en campagne, ils pourraient devenir demain des figures de l’Assemblée Nationale.
Oui, ils prennent ce pari et franchement, c’est très risqué. Dans ce combat, ils peuvent perdre la stature nationale qu’ils s’étaient forgés. Et d’ailleurs, ce n’est pas un hasard si leurs entourages les en ont dissuadé. Encore un point commun entre les deux. Ils ont l’un et l’autre hésité à se lancer en petit comité, on leur répétait : "N’y va pas, tu vas t’abîmer, tiens plutôt la boutique". Marine Le Pen comme Jean-Luc Mélenchon ont choisi de ne pas les écouter, convaincu que c’était la seule manière de rebondir, de ressusciter, être élu à l’Assemblée.
Sauf que maintenant, ils n’ont plus le droit à l’erreur. Un nouvel échec serait synonyme de désaveu, de claque, le risque cette fois de disparaître complètement. Ils doivent l’emporter dans des circonscriptions où ils ne vivent pas. Elle à Hénin-Beaumont, lui à Marseille. Ils s’y lancent donc à cœur perdu dans une forme d’indifférence, finies les grands discours, place aux brocantes, aux marchés, aux tractages. Et même s’ils gagnent, qu’ont-ils à espérer ? Au mieux, la présidence d’un groupe parlementaire. 15 députés, peut-être 20, précisément l’un des rôles les plus classiques du fameux "Système" qu’ils ont fustigé pendant toute la campagne.