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SAISON 2016 - 2017, modifié à

Valérie Pécresse, présidente de région de 12 millions d'habitants, s'est ralliée à Alain Juppé. C'est une opération minutieusement préparée pour atteindre Nicolas Sarkozy.

Nicolas Sarkozy s’est  vraiment démené pour tenter de convaincre Valérie Pécresse de le soutenir. "Si tu me rejoins, je te donne les clefs du parti, tu seras présidente des Républicains." Ou encore : "Si tu me rejoins, la métropole du Grand Paris qui est mon invention, je l’enterre puisque tu y est hostile."

Sarkozy a tout tenté. Cette promesse, d’enterrer le Grand Paris, Nicolas Sarkozy l’a formalisée dans son dernier livre. Le jour de sa sortie, il avait envoyé un SMS à Valérie Pécresse lui disant allusif : "regarde page 123" comme un appel du pied. Un appel rejeté.

Quand les sarkozystes ont compris ces dernières semaines qu’elle ne viendrait pas, ils ont essayé au moins de lui arracher la neutralité : "Tu n’as aucun intérêt à prendre parti dans la primaire, tu vas t’abîmer, épargne-toi Valérie". C’est dire le poids que représente le soutien de Valérie Pécresse à Alain Juppé.

Juppé, méthodique. Au passage c’est une femme, ça adoucit un peu le souvenir du Premier ministre macho de 1995 qui avait congédié les "Jupettes" Ce soutien intervient, en plus, à la veille du deuxième débat de la primaire pour faire mal à Nicolas Sarkozy.

 

On a beaucoup parlé de la dynamique de Nicolas Sarkozy, qui se démultiplie sur le terrain, qui fait campagne sans compter avec beaucoup de soutiens. Mais on se rend compte qu'Alain Juppé ne laisse rien au hasard, qu'il est méthodique. C’est Une campagne tranquille, mais  professionnelle. Le soutien de Valérie Pécresse fait non seulement mal la veille du débat, mais c’est aussi une parfaite contre-offensive à l’obsession Bayrou.

Élue avec le centre, politique de droite. Depuis trois semaines, Nicolas Sarkozy fait campagne contre François Bayrou et Alain Juppé, sur cette idée qu’il est lui vaillant chevalier de droite pourfendant une créature centriste à deux têtes. Effrayante créature, repoussoir pour les électeurs de droite. Le ralliement de Valérie Pécresse permet à Alain Juppé de briser cet argument sur le plan politique.

Car elle qui a été élue à la tête de la plus puissante région de France avec les voix du centre n'est pas empêché de mener une politique de droite. Et, cerise, au milieu de ces crocodiles, elle apporte l’idée que le renouvellement est aussi du côté d’Alain Juppé.