Le président chevalier blanc, Emmanuel Macron pousse les feux de l’exemplarité pour se prémunir de toute mauvaise surprise.
La politique Antonin André c’est le report de l’annonce du gouvernement d’Edouard Philippe, un report de 24 heures pour cause d’enquête approfondie sur la probité des membres du gouvernement. C’est un message très calculé, très maîtrisé
Le président chevalier blanc, Emmanuel Macron pousse les feux de l’exemplarité pour se prémunir de toute mauvaise surprise. Il le revendique et il veut que ça se sache, que ça impacte les esprits. Les Français se souviendront - si d’aventure l’un des ministres nommés passe au travers des mailles de plus en plus serrées du contrôle de la transparence - que le nouveau président n’y est pour rien, il aura tout fait, jusqu’aux limites de la légalité pour screaner, décortiquer le passé fiscal de chacun de ses ministres. Donc oui il se protège pour préserver sa capacité réformatrice : Cahuzac, Thévenoud, ces affaires non seulement ont accentué la défiance des Français à l’endroit des politiques, mais elles ont pesé sur la capacité réformatrice du pouvoir : comment demander aux Français des efforts quand des ministres sont pris en faute. Il suffit d’un ou deux cas même isolés pour que par contagion, le pouvoir soit menacé de paralysie.
Se protéger donc même si cela prend du temps, même si ça peut aussi alimenter les critiques sur une forme d’impréparation ou d’improvisation
Emmanuel Macron fait de la politique : il impose son rythme et ses priorités. On a souvent reproché à François Hollande de ne pas dicter l’agenda, de se laisser comme son prédécesseur Nicolas Sarkozy dicter le rythme par les chaînes d’info, la pression médiatique. Emmanuel Macron n’entend pas s’y soumettre. Depuis dimanche le jeune candidat au visage doux, au sourire permanent et au regard séducteur s’est mué en président autoritaire. Il veut donner l’image d’une lame, effilée, précise et qui tranche net. Il sait que ses premiers actes sont scrutés à la loupe par les Français, par sa majorité, par son opposition et que l’entrée dans le quinquennat peut en déterminer le cours tout entier. C’est politiquement calculé et au passage cela rappelle au Premier ministre et aux ministres avant même qu’ils soient nommés le niveau d’exigence auquel ils seront soumis.